ETUDE

Alors que le recours à l'ordinateur égalise désormais l'usage du smartphone, le film, les séries et la photos accroissent leur pénétration auprès des consommateurs de bien culturels. Mais un quart des utilisateurs sont des pirates.

« C’est un signal d’alerte, en tout cas un enjeu », a déclaré Laurence Pecaut-Rivolier, membre de l’Arcom, lors de la présentation, jeudi 15 décembre, du baromètre de la consommation des biens culturels dématérialisés. Désormais élargi au podcast, au documentaire et au spectacle vivant, ce baromètre montre que sur 73% de personnes de 15 ans et + ayant accès à au moins une offre payante, 63% le font via un abonnement payant au sein de leur foyer, un quart y ayant accès grâce aux codes d’une personne extérieure au foyer. L’étude constate néanmoins un recul de la consommation illicite de 27% à 24% (et de 15 à 13% chez les réguliers).

Alors qu’ils ont de plus en plus recours au multi-abonnements, les consommateurs sont néanmoins confrontés à un panier moyen mensuel de 32 euros chez ceux qui ont souscrit à une ou plusieurs offres payantes. Confrontés à l’inflation, ils sous-pèsent leurs achats de bien culturels pour des raisons tant de portefeuille que de gestion du temps. Les plateformes en tiennent compte en limitant leurs prix et en allant dans l’Avod (Netflix, Diney+). « Dans une logique d'hyperconcurrence, elles sont en train de devenir matures, d'ajuster leur stratégie, et on n'a pas fini de voir ses ajustements », estime Roch-Olivier Maistre, président de l'Arcom. Elles savent que leurs utilisateurs peuvent être à la fois clients et pirates. Parmi les consommateurs illicites, 64% utilisent d’ailleurs de nouveaux moyens de pirater les contenus culturels. On y retrouve des applis permettant d’accéder à des offres de musique craquées sur des appstore alternatifs (34%), des mods pour « cracker des applications » (27%) ou des applis gratuites copiant les contenus des offres légales (26%).

L’Arcom constate aussi une progression en un an de la consommation des films (54% de la population de 15 ans et + contre 52% en 2021), des séries TV (49% vs 48%) et du partage de photos (41% vs 38%) alors que la musique (50%), les jeux vidéos (37%) et la presse (32%) perdent chacun un point. Ce baromètre, qui repose sur un panel Ifop de 7000 individus interrogés par téléphone ou sur internet entre mars et mai, visait notamment à analyser l’attractivité de l’offre légale. En cette année post-confirnement, les abonnements payants à des biens culturels a tendance à se tasser (63% vs 65%), mais la souscription à une offre de vidéo à la demande passe en un an de 49% à 51% tandis que l’offre de musique bondit de 21% à 27%.

Le recours à l’ordinateur pour accéder aux contenus recule, en particulier au profit du smartphone avec lequel il fait désormais jeu égal (70%). On note aussi que l’usage de la télévision progresse fortement, passant de 46% à 52% en un an (36% en 2019), sans doute portée par les appareils connectés et les passerelles multimédias. A l’inverse, la tablette continue de baisser comme moyen d’accès aux biens culturels, passant de 29% à 26% en un an.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.