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[Billet] Élisabeth Borne, surnommée, selon Challenges, « Cyborne » et perçue comme une machine à 49.3, va devoir à son tour affronter un conflit social d’ampleur contre la réforme des retraites. « Elle a un courage à toute épreuve et est "droit dans ses bottes" », la complimentait Brigitte Macron.


C’est un drôle de compliment, une ambiguë flatterie. « Elle a un courage à toute épreuve et est "droit dans ses bottes" », se pâmait Brigitte Macron au sujet d’Élisabeth Borne, dans une récente interview au Parisien. Étonnant choix de louange, à l’approche de la grève générale du 19 janvier contre la réforme des retraites. L’expression rappelle de manière troublante une époque que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, mais dont nombre de Français se souviennent avec acuité : les grèves-fleuves de 1995. 23 jours de mouvement social suivis massivement, pour protester… contre la réforme des régime spéciaux des retraites. Alain Juppé, Premier ministre, s’y déclarait alors… « droit dans des bottes » ! Une expression qui faisait référence à un logement de la ville de Paris attribué au « meilleur d’entre nous », selon Jacques Chirac - mais qui, dans l’esprit de beaucoup, résonnait comme une forme d’inflexibilité vis-à-vis de la rue. Le technocrate n’était-il pas affublé du sobriquet « Amstrad », pour son côté robotique ? Plus de 25 ans après, Élisabeth Borne, surnommée, selon Challenges, « Cyborne » et perçue comme une machine à 49.3, va devoir à son tour affronter un conflit social d’ampleur. Et moins encore qu’en 1995, devant la colère des Français, le personnel politique ne pourra se contenter d’éléments de langage creux et vidés de sens ; de cette novlangue politique qui paraît générée par ChatGPT…

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