Le premier quotidien de France s’engage pour le climat et ambitionne de conquérir de nouveaux territoires. Explications de François-Xavier Lefranc, directeur des rédactions de Ouest-France.

« Cette charte sur le climat est le fruit de 180 personnes qui se sont réunies en groupe de travail pendant six mois. Ce n’est pas un texte moralisateur mais ce sont des engagements clairs, vérifiables et qui sont des leviers d’accélération », détaille François-Xavier Lefranc, qui dirige les rédactions du plus puissant quotidien de France. Pour répondre aux exigences de son public, Ouest-France a en effet élaboré une charte en dix points, approuvée par le premier éditeur de France, fort d’un chiffre d’affaires de 537 millions d’euros en 2021. « C’est un engagement important que l’on prend face à nos lecteurs et c’est un défi éditorial », ajoute-t-il.

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Le principe n’est pas nouveau, le sujet l’est davantage. « Nous faisons des chartes depuis longtemps, c’est dans la tradition de notre journal, savoure-t-il devant son chocolat chaud. La dernière portait sur la parité hommes-femmes en 2021. Ces chartes nous obligent. Elles sont là pour encadrer nos réflexions et fonctionner en transparence avec nos lecteurs. Nous voulons établir un dialogue fécond avec eux et ce, même si certains peuvent être parfois grossiers », souligne celui qui a fait toute sa carrière à Ouest-France.

Parmi ces dix engagements écologiques, on relève « se placer du côté du consensus scientifique : les activités humaines sont responsables du dérèglement climatique et de l’effondrement de la biodiversité ». Histoire de tenir à distance les climatosceptiques. « Faire preuve de vigilance face aux promesses, postures et discours affichés comme vertueux par les entreprises, les politiques, les institutions, les collectivités, les associations, les médias… ». Comprenez « pas de greenwashing ». « Y compris à notre endroit. Pas question de faire de la communication ou de l’embobinage ».

Côté éditorial, le journal va accentuer ce tropisme environnemental dans toutes les rubriques de sa publication et de ses productions, et pas seulement dans une page climatique dédiée. Il va développer le reportage et l’enquête. Côté entrepreneurial, les objectifs RSE du groupe sont prégnants avec des voitures électriques voire des vélos pour les reporters et le covoiturage facilité pour ses 620 journalistes et tous les salariés.

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Les enjeux écologiques passent aussi par le développement du numérique. Le journal Ouest-France affiche une diffusion de 618 643 exemplaires en DFP en 2022 (-1,68 % sur un an) dont 580 000 abonnements (150 000 en pur numérique). Il entend développer son lectorat, fort du constat que 70 % de son audience numérique se fait hors de l’ouest de la France et 7 % à l’étranger. « Nous étions un journal régional, reprend François-Xavier Lefranc, nous sommes maintenant un média francophone, le plus important journal papier du monde francophone. Renforcer l’actualité ultramarine, européenne et internationale, voilà l’un de nos leviers de développement. » Ouest-France entend aussi développer les thématiques alimentation, santé, économie de la mer, et vie des entreprises. « Nous sommes le média de la diversité des territoires français », martèle le directeur des rédactions.

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