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Le groupe Le Monde a vu son bénéfice reculer en 2022, affecté par les hausses des coûts industriels. Le groupe propriétaire de sept titres, a annoncé également octroyer un droit de véto aux sociétés de rédacteurs de ses titres en cas de révocation d’un de leurs directeurs en cours de mandat.

Le groupe Le Monde, propriétaire notamment du quotidien éponyme, a vu son bénéfice reculer en 2022, selon un communiqué du groupe, qui annonce mercredi vouloir octroyer un droit de véto aux sociétés de rédacteurs de ses titres en cas de révocation d’un de leurs directeurs en cours de mandat.

L’éditeur, propriétaire de plusieurs titres de presse (Courrier International, Télérama, HuffPost, Le Monde diplomatique, La Vie, Histoire & Civilisations, Prier), a enregistré en 2022 un bénéfice de 3,3 millions d’euros, contre 9,5 millions l’année précédente. Le groupe comprend aussi la régie publicitaire (M Publicité) et une société de services (VM Magazines).

« Ce recul souligne combien le modèle économique du groupe reste encore extrêmement sensible à l’inflation des coûts industriels et énergétiques, en dépit du développement régulier de notre activité numérique », constate la direction dans un communiqué.

Si le groupe n’indique pas son chiffre d’affaires, qui avoisinait les 300 millions d’euros en 2021, il précise que le numérique a représenté plus d’un quart de ses revenus. Parmi les titres du groupe, si Le Monde a vu progresser ses abonnements numériques et ses revenus (53 millions d’euros contre 48 millions en 2021), Télérama, bien que bénéficiaire, enregistre « une rentabilité en nette baisse » du fait de « l’inflation des coûts industriels ».

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Pour y remédier, l’hebdomadaire fait l’objet « d’un plan d’investissements important afin d’élargir (son) audience » et d’accélérer son développement numérique. Sur le plan statutaire, le groupe annonce avoir approuvé une résolution accordant à la Société des rédacteurs du Monde « un droit de véto dans le cas où le conseil de surveillance souhaiterait révoquer la directrice ou le directeur du journal en cours de mandat ».

« Cette évolution statutaire, et donc pérenne, sera également proposée aux autres sociétés éditrices afin d’harmoniser les prérogatives des sociétés de rédacteurs, et la protection de leur indépendance éditoriale », ajoutent Louis Dreyfus, président du directoire, et Jérôme Fenoglio, vice-président du directoire, directeur du Monde. Elle « nous semble importante, et surtout exemplaire, à un moment particulièrement chahuté pour notre industrie », estiment-ils.

Autres évolutions prévues : la prochaine application de la charte d’éthique « à l’ensemble des collaborateurs et des activités du groupe, et non plus aux seuls journalistes, dirigeants ou actionnaires ». Enfin, Le Monde compte mettre en place une procédure « pour permettre la prise en compte des lanceurs d’alerte au sein du groupe ».

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