Economie

Le patron et fondateur d’Altice a été entendu par la commission d’enquête au Sénat sur la concentration des médias. Il a également évoqué les rapprochements sur le marché des télécoms.

Patrick Drahi, propriétaire et fondateur du groupe de télécoms et médias Altice, a assuré mercredi n'avoir «pas d'objection» à la fusion entre TF1 et M6, ajoutant qu'il aimerait profiter de cette opération de consolidation pour se «renforcer». «Je n'ai pas d'objection au rapprochement entre TF1 et M6, je trouve ça assez logique. Je ne peux pas dire que je suis pour la consolidation dans le marché des télécoms et contre dans le marché des médias», a déclaré le propriétaire de l'opérateur SFR et des chaînes BFMTV-RMC, devant une commission d'enquête du Sénat. «J'y suis favorable, j'aurais aimé joué un rôle là-dedans parce que mon groupe est petit, même si j'ai la première chaîne d'information (BFMTV, NDLR). En termes de poids économique dans les médias en France, je suis très fier d'être passé de 190 à 350 millions d'euros (de chiffre d'affaires) mais ce n'est que 350 millions là où TF1 fait environ 2 milliards d'euros et M6 entre 1,5 et 1,6 milliards d'euros», a-t-il ajouté.

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Le projet de fusion entre TF1 et M6, les deux principaux groupes audiovisuels privés en France, est soumis à l'autorisation de plusieurs régulateurs, parmi lesquels l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) et l'Autorité de la concurrence. Pour pouvoir mener à bien ce projet, TF1 et M6 devront vendre plusieurs de leurs chaînes ou céder une fréquence de la télévision numérique terrestre (TNT) pour rentrer dans les clous de la réglementation, selon laquelle un groupe peut détenir sept chaînes au maximum. «J'aimerais, dans cette reconstitution, pouvoir renforcer d'un point de vue économique mon groupe», a prévenu M. Drahi. «Si je peux récupérer ce qui va tomber de l'arbre, je le ferai. Ce serait mieux d'ailleurs qu'un entrepreneur qui a un petit peu réussi s'en occupe plutôt que quelqu'un sorti de nulle part, qui va se planter en trois ans», a-t-il encore ajouté. 

«Aucun rapprochement» avec Iliad
 
Egalement interrogé par les sénateurs sur un possible rapprochement de SFR avec le groupe Iliad, maison mère de l'opérateur Free, pour amorcer un mouvement de consolidation sur le marché français des télécoms, M. Drahi a formellement démenti. «Il n'y aucune stratégie de rapprochement», a-t-il déclaré, alors que le marché français est composé de quatre acteurs majeurs avec Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free. «J'ai tout essayé dans la consolidation du marché des télécoms français. Je n'y suis pas arrivé mais j'aime bien insister dans la vie. Je ne suis pas pressé, je pense que ça se fera un jour ou l'autre», a-t-il poursuivi. «Ce serait mieux qu'un jour deux opérateurs français se rapprochent pour que l'ensemble soit plus fort, plutôt que de voir un des quatre opérateurs français terminer dans les mains de “je ne sais qui”», à l'étranger, a-t-il encore plaidé.

Après Vincent Bolloré (Vivendi) et Bernard Arnault (LVMH), d'autres magnats de la presse et de l'audiovisuel passeront dans les prochains jours devant cette commission d'enquête, qui doit rendre en mars un rapport sur les conséquences économiques et démocratiques de l'hyper-concentration des médias. Les auditions d'Arnaud Lagardère (JDD, Paris Match, Europe 1) et Xavier Niel (propriétaire d'Iliad, actionnaire du Monde) ont été repoussées respectivement au 17 et 18 février. 

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