Portrait

Fier de se dédier aux médias des terroirs qui se réinventent en se digitalisant, le directeur général de la régie 366, Stéphane Delaporte, est à leur image : attaché à son histoire et tourné vers l’avenir.

C’est sa longue silhouette un rien anglo-saxonne qui saute aux yeux, quand on le rencontre dans son bureau de la porte de Saint-Cloud. L’homme à l’élégance retenue est à l’image de son bureau : sobre mais raffiné. On ne s’étonne pas d’apercevoir des caisses en bois de Graves discrètement superposées derrière son canapé : « Des cadeaux de Noël pour nos clients », lâche Stéphane Delaporte. Au-dessus trônent deux grandes photos en noir et blanc signées par sa fille, Aliénor. « Elle a fait l’école Penninghen et est aujourd’hui directrice artistique indépendante. Mon aînée, Flore est spécialisée en protection des données chez Deloitte. Au fond, elles ont chacune exploré un pendant de son métier ». Car Stéphane Delaporte a une fibre artistique héritée de son père, commissaire-priseur à Drouot.

Regard «un peu sensuel»

Porte de Champerret, il a grandi dans un monde où meubles 18e, Second Empire et Art déco se côtoyaient. Il y a puisé « un regard un peu sensuel, le goût d’apprendre à observer. Ce sont l’instruction et la culture qui nous aident à devenir un être construit, capable de regarder le monde sereinement et honnêtement. Moins on a de culture, plus l’on peut être perméable aux vérités alternatives et plus on peut se faire manipuler ». De ses cinq frères et sœurs, il a retenu la nécessité « de faire son trou. C’est un corps social, une grande fratrie. Il faut trouver sa place et c’est une force d’y être amené même si l’intimité avec ses parents est forcément moins grande ». De ses études, il retient un professeur de français qui lui a fait aimer la littérature, avec un faible pour Le Père Goriot de Balzac, où s’aguerrit Eugène de Rastignac, et Le Rouge et le Noir de Stendhal, où s’affûte Julien Sorel.

Fort de ces apprentissages, et riche de ses lectures, voilà notre jeune ambitieux parti à L’Express du flamboyant Jimmy Goldsmith puis au Figaro Magazine de Philippe Villin avant qu’il ne rejoigne Sirocco, spécialisé dans le mobilier urbain des villes de moins de 50 000 habitants. « Je m’y suis formé aux sujets de proximité, qui sont le cœur de mon métier aujourd’hui et j’y ai découvert l’appétence pour les territoires, qui était déjà une thématique émergente ». Il gravit les échelons de la société, rachetée par Clear Channel puis choisit la PQR via Quotidiens associés. Le voilà devenu le patron de la régie 366 qui réunit 57 marques médias et affiche 102 millions de chiffre d’affaires en 2021, soit +7 % après un +16 % en 2020. « Je suis au service de marques médias qui ont le vent en poupe car elles ont su évoluer en développant leur offre digitale, la vidéo et même des chaînes locales sans renier leur histoire »… Un peu comme lui.

Parcours

1982 : Décroche son diplôme de l’École Supérieure de Publicité

1984 : Chef de pub à L’Express Paris

1987-1992 : Régie pub du Figaro Magazine

1992-2005 : Entre chez Sirocco qui finit dans le giron de Clear Channel

Depuis 2005 : Directeur adjoint de Quotidiens associés qui deviendra 366 en 2015

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