Des «États généraux de la presse indépendante» sont lancés cette semaine, réunissant des médias marqués à gauche, en réaction aux États généraux de l’information initiés par Emmanuel Macron.

Une réunion publique est prévue jeudi 30 novembre à l’Espace Reuilly à Paris, qui sera suivie d’autres rendez-vous à Bordeaux, Strasbourg, Clermont-Ferrand, Marseille et encore Toulouse. Une centaine de médias, organisations et collectifs de journalistes participent aux « États généraux de la presse indépendante », dont Mediapart, Les Jours, Médiacités, Blast, Street Press, Reporterre, Fakir, des syndicats, ainsi que l’association « Article 34 » regroupant des anciens du JDD.

Le Fonds pour une presse libre (FPL), créé en 2019 pour sanctuariser le capital de Mediapart et pour soutenir financièrement des titres indépendants, en est à l’origine.

De leur côté, les États généraux de l’information, promesse de campagne d’Emmanuel Macron, ont été confiés à un comité de pilotage indépendant et sont pensés comme « un temps d’échange » entre experts, acteurs des médias et citoyens. Ils doivent aboutir à l’été 2024 à des propositions de modifications législatives ainsi qu’à des recommandations.

Mais dès leur lancement en octobre, le FPL avait appelé à « hacker » ces États généraux-là, jugeant que « cette machinerie construite à l’Élysée laisse craindre le pire ».

« Libérons l’information des pouvoirs politiques, des médias de la haine, et des milliardaires » (Vincent Bolloré, Daniel Kretinsky, Xavier Niel, Rodolphe Saadé…), clament les organisateurs de la soirée de jeudi. Cinquante-neuf propositions ont déjà été mises sur la table, dont celle de doter toute rédaction d’un droit d’opposition « lorsque son indépendance est mise en cause par un actionnaire, par la direction ou par un annonceur ». « Renforcer le droit à l’information » et « réformer les aides publiques à la presse » figurent aussi parmi les priorités.

Des débats et tribunes sont prévus jeudi sur le financement de la presse indépendante, la précarité des journalistes, ou la « dépendance grandissante » à l’égard des plateformes. Le journaliste franco-afghan Mortaza Behboudi, récemment libéré après neuf mois de détention en Afghanistan, est annoncé en clôture.

Le 11 novembre, la journaliste de CNews Christine Kelly avait animé des « États généraux du journalisme », marqués à droite voire à l’extrême droite avec des invités comme Bernard de La Villardière, présentateur sur M6, et Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction du JDD, dont l’arrivée a suscité une longue grève dans la rédaction l’été dernier.