Chaque Français a été exposé en moyenne plus de 1 000 fois au sujet de l’environnement et du climat dans les médias cette année, selon les données Onclusive publiées en exclusivité par Stratégies. Suivent les thèmes de la sécurité / délinquance et de la réforme des retraites.

Pour la deuxième année consécutive, le sujet de l’environnement et du climat est le thème dont les médias ont le plus parlé en 2023, selon des données de l’institut Onclusive publiées en exclusivité par Stratégies. Entre le 1er janvier et le 3 décembre, chaque Français de 15 ans et plus a été exposé plus de 1 000 fois à une page ou une minute d’information sur le sujet, soit un UBM (unité de bruit médiatique) de plus de 100 000. « 2022 avait marqué un tournant. En 2023, on reste sur un niveau de médiatisation au plus haut », explique Sonia Metché, directrice des études d’Onclusive France.

Sur une journée, la tempête Ciaran et les dégâts importants qu’elle a causés ont été le cinquième sujet le plus médiatisé, avec un UBM de 1 422 le 2 novembre. Le séisme qui a secoué le Maroc arrive juste derrière, avec 1 298 UBM le 11 septembre dernier. « C’est la mise en exergue des phénomènes climatiques violents », ajoute Sonia Metché.

Deuxième thème qui s’est invité à la une des médias français cette année, le sujet de la sécurité et de la délinquance, avec plus de 100 000 UBM également. « Ce sujet est en hausse de plus de 30 % comparé à sa médiatisation en 2022. L’affaire Nahel a été le déclencheur d’une plus forte couverture de ces sujets, qu’il s’agisse du traitement médiatique des violences urbaines, des menaces contre les élus, et même des violences policières », souligne la directrice des études.

À elle seule, la troisième nuit de violences, le 30 juin, cumule un UBM de 1 940, ce qui en fait le troisième événement le plus médiatisé de l’année sur 24 heures. L’attaque au couteau à Annecy enregistre pour sa part un UBM de 1 252 le 8 juin, tandis que l’attaque terroriste dans un lycée à Arras le 14 octobre, avec la mort d’un professeur, cumule une couverture médiatique de 1 108 UBM. « 65 % de la couverture médiatique des sujets de sécurité et délinquance s’est faite en télévision et radio », ajoute Sonia Metché.

Deux grandes séquences

Le sujet de la réforme des retraites arrive en bonne place également, avec entre 80 000 et 100 000 UBM entre le 1er janvier et le 3 décembre. « Il y a vraiment eu deux grandes séquences en termes de couverture médiatique cette année, avec la réforme des retraites qui a monopolisé l’actualité entre janvier et mars, et le conflit entre Israël et le Hamas depuis octobre. On est sur des niveaux de couverture très proches, que ce soit en termes de pics ou en durée », relève Sonia Metché.

La réforme des retraites a été le sujet le plus médiatisé durant 82 jours de janvier à mai, avec un pic à 2 261 UBM le 23 mars, pour la neuvième journée de mobilisation, ce qui en fait l’actualité la plus médiatisée de l’année sur 24 heures. « On note une remontée de la couverture médiatique en mars suite au recours au 49.3 », indique l’experte.

Les médias restés mobilisés sur l’Ukraine

Quant à la guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée le 7 octobre, celle-ci a été 45 jours à la une sur 58 jours, avec un pic à 2 166 UBM le 12 octobre, soit le deuxième sujet de l’année sur 24 heures. « Les médias sont aussi restés mobilisés sur l’Ukraine, qui est le quatrième pic de l’année à l’occasion des un an du conflit (1 716 UBM le 16 février), même si ce n’est évidemment pas dans les mêmes proportions qu’en 2022, avec 41 jours à la une cette année contre 100 jours en 2022 », pointe encore Sonia Metché.

Enfin, le sujet du pouvoir d’achat, bien qu’en baisse, est resté en bonne place à la une des médias, avec un total compris entre 60 000 et 80 000 UBM sur l’ensemble de l’année, devant l’éducation (40 000 à 60 000 UBM) et l’Union européenne (40 000 à 60 000 UBM également). Celui-ci a été bien davantage traité sous l’angle des questions migratoires que sous celui des enjeux des prochaines élections européennes en juin 2024, regrette la directrice des études d’Onclusive France.