Le PDG de TF1 a évoqué jeudi 8 février devant les députés les interventions dans les «contenus» et le management de Canal + de l’actionnaire Vincent Bolloré en 2015.

Comme d’autres responsables de l’audiovisuel ces dernières semaines, Rodolphe Belmer était auditionné sous serment dans le cadre de la commission d’enquête sur l’attribution des fréquences TNT, dont celles arrivant à échéance de Canal +, C8 et CNews, toutes trois dans l’escarcelle de Vincent Bolloré, réputé très à droite.

Rapporteur de cette commission, le député LFI Aurélien Saintoul a d’emblée interrogé le patron de TF1 sur les conditions de son départ du rival Canal +. « Le principal élément de désaccord à l’époque concernait ce que je considérais être du micromanagement de M. Bolloré », a répondu Rodolphe Belmer. Étant alors directeur général, « si je ne peux pas endosser ma responsabilité sociale, économique, vis-à-vis de mes salariés, je choisis de faire autre chose », a-t-il ajouté.

Quid des contenus, de la ligne éditoriale, auxquels s’intéresse principalement la commission d’enquête ? « La personne qui est responsable des contenus dans un groupe audiovisuel, selon la loi, et qui est responsable socialement, c’est le directeur de la publication. Donc si je fais ce métier-là, c’est moi qui choisis les contenus », a enchaîné Rodolphe Belmer. Et « si je considère que quelqu’un veut le faire à ma place, ce n’est plus moi qui suis responsable de la publication et je vais faire autre chose ». Cependant, « tant que j’ai été en charge, globalement j’assume tous les programmes diffusés », a précisé le dirigeant, interrogé avec insistance par Aurélien Saintoul lors de cette audition de plus de deux heures.

L’actuel directeur général adjoint de TF1, Ara Aprikian, a lui été directeur général adjoint du groupe Canal +. Devant la commission, il a aussi témoigné : « un mois après le départ de Rodolphe Belmer, j’ai fait valoir les mêmes réticences. Les mêmes choses entraînant les mêmes effets, j’ai quitté le groupe Canal + ». Le milliardaire Vincent Bolloré avait pris en 2014 les rênes de Vivendi, géant des médias et de la musique et maison mère de Canal +. Le départ de Rodolphe Belmer avait été présenté comme un limogeage, et avait été vu comme une reprise en main de la chaîne cryptée.

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