Après la présentation de leurs résultats financiers pour 2023, impactés par l’inflation, TF1 et M6 affichent leur sérénité pour 2024, année où se jouera notamment une bataille du streaming.

Quand la publicité tressaute… Les médias toussent ? Le recul du marché publicitaire au premier semestre 2023 (-7,7 % selon l’Irep), avant le rebond du second semestre, n’aura pas été sans impact sur les chiffres d’affaires annuels des groupes TF1 et M6 en 2023, annoncés ces 15 et 13 février. Pour M6, ces résulats ont été présentés le même jour que l’annonce du départ en avril de son emblématique président Nicolas de Tavernost, de son remplacement à cette date par le patron de sa régie David Larramendy.

Côté TF1, « les résultats sont en ligne avec nos attentes et celles du marché financier », a assuré Rodolphe Belmer, son PDG, tout en soulignant à la fois le contexte inflationniste et « l’agilité de pilotage » mise en œuvre compte tenu de cette conjoncture pour maîtriser le coût des programmes sans faire souffrir les audiences. Le groupe affiche un chiffre d’affaires consolidé de 2,29 milliards d’euros (-8,4 %, ou -6,7 % à périmètre constant, c’est-à-dire en tenant compte de la cession d’Unify finalisée fin 2022). Le chiffre d’affaires publicitaire est de 1,6 milliard d’euros (soit -2,1 % au global et +1,7 % au second semestre). Une baisse plus limitée chez M6 qui s’est dit satisfait d’une « année solide ». Son chiffre d’affaires consolidé s’élève à 1,31 milliard d’euros, soit -3 %, ou -0,7 % hors effet de périmètre. Son chiffre d’affaires publicitaire recule, lui, de -1,5 % mais se porte mieux hors TV.

TF1 a par ailleurs redressé son bénéfice net en 2023, à 191,9 millions d’euros (+ 9 %). Côté M6, le bénéfice net a fait un bond de 45 % pour s’établir à 234,1 millions d’euros, « en raison de belles plus-values de cession d’un certain nombre de diversifications », a expliqué son patron au Figaro daté du 13 février. L’arrêt de la plateforme Salto, cogérée avec France Télévisions, avait fragilisé les comptes des deux groupes en 2022.

Vers l’Euro

TF1 et M6 ont également profité de leurs résultats pour réaffirmer leurs ambitions dans le streaming. Côté TF1, déjà en ordre de marche sur ce terrain avec le lancement en janvier de la plateforme TF1+, le chiffre d’affaires publicitaire de MyTF1 - à laquelle elle a succédé - s’est bien porté, à 104,5 millions d’euros (+15,7 %). « Le streaming représente 30 % de la consommation de certaines franchises comme nos feuilletons ou la Star Academy », précise le dirigeant.

Quant à M6, qui rappelle son antériorité dans le streaming où il s’était lancé dès 2008 avec 6play, il prévoit le lancement de sa plateforme d’AVOD « au milieu de l’année » et d’investir dans les contenus pour ce nouveau service, baptisé M6+, sur le modèle de RTL+ en Allemagne (6 millions d’abonnés à la mi-2023). Le tout en s’appuyant sur son partenaire technologique Bedrock, codétenu avec RTL Group depuis 2020. L’objectif pour M6 est de tripler ses revenus dans le streaming, de 74 à 200 millions d’euros, et de doubler ses audiences, de 518 millions à 1 milliard de spectateurs, à horizon 2028. Jusqu’à 100 millions d’euros seront investis sur quatre ans.

En attendant, TF1 et M6 devraient pouvoir compter entre juin et juillet sur l’Euro de football, qu’ils codiffuseront. Un événement prometteur à la fois pour les audiences et pour les affaires.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.