L’entreprise publique a lancé son média INA Hip-Hop sur toutes les plateformes en simultané.

Plus qu’une chaîne, une verticale, selon Antoine Bayet, directeur éditorial de l’Institut national de l’audiovisuel. INA Hip-Hop, lancée le 15 mai, a donc sa chaîne YouTube mais aussi ses comptes dédiés TikTok et Snapchat ainsi que ses pages Instagram et Facebook. Une façon pour la société publique de diversifier encore ses audiences jusqu’ici développées auprès d’un public de 31 ans d’âge moyen, et surtout, féminin, toutes plateformes confondues. « Le hip-hop entre à l’INA, explique Antoine Bayet, on raconte l’histoire de ce mouvement du début à aujourd’hui et on y va progressivement. » Depuis la curiosité suscitée par cette mouvance nouvelle venue d’outre-Atlantique dans les années 1980 jusqu’à son ancrage musical et culturel dominant d’aujourd’hui.

Pour cela, l’INA s’est associée au producteur audiovisuel Morgane, de Gérard Pont (Francofolies, Printemps de Bourges…), afin de faire revivre des programmes musicaux emblématiques. On retrouve donc des live inédits des groupes de rap français dès 1996 (NTM, IAM…) dans l’émission Cap’tain Café, animée par Jean-Louis Foulquier sur France 3. Plus en amont, le rétroviseur est tourné vers H.I.P H.O.P, une émission de 1984, sur TF1, où pour la première fois en France, un programme était spécifiquement consacré au hip-hop (rap, scratch, graffiti, break dance), animé par un présentateur noir, Sidney.

Si une vingtaine de contenus sont créés dès le lancement, l’idée est d’en apporter des dizaines de nouveaux chaque semaine. Les archives seront bien sûr déterminantes, mais on retrouvera aussi une interview de dix minutes d’un acteur racontant le Hip-Hop (Original) ou des formats courts d’une minute sur format 9/16 pour Instagram, TikTok ou Snapchat autour des références « à l’ancienne » des Français sur cette musique. Une dizaine de personnes travaillent sur la verticale, dont une à temps plein sur l’éditorialisation.

« On veut faire quelque chose de pérenne, ce n’est pas un feu de paille », précise le directeur éditorial. Des prolongements sont ainsi envisagés via l’événementiel, une émission (via ADN) ou l’édition. Comme pour ses partenariats avec Thierry Ardisson et Mireille Dumas, l’INA partagera les revenus avec Morgane. Un dispositif qui peut s’étendre à d’autres : « On discute avec Skyrock », confie Antoine Bayet. Après Planète Rap sur Culture Box, le média comble un manque de l’audiovisuel public.

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