Afin de peser dans un univers du streaming ultra-concurrentiel, TF1 et M6, pour leurs nouvelles plateformes respectives, ont imaginé des fonctionnalités qui se veulent différenciantes.

Passer une soirée en famille, décider de regarder un film, en chercher un qui plaise à tous… et finalement, faute d’avoir trouvé le bon, ne rien regarder du tout. C’est pour éviter cette perte de temps que TF1 a, le 24 mai, doté sa plateforme TF1+ (née en janvier) d’un moteur de recommandation pour l’écoute conjointe. « L’algorithme a été pensé pour le groupe et non l’individu. C’est une première mondiale », assure le groupe audiovisuel.

Baptisé Synchro, disponible sur tout le parc TV d’ici à fin juin, cet outil propose des recommandations personnalisées selon les goûts des personnes présentes à ce moment-là devant la télévision (le parent, l’enfant…). Il suffira pour cela de signaler la présence de chacun en cochant simplement son profil. Une innovation nourrie par l’intelligence artificielle. « L’IA marche à deux niveaux : elle s’adapte à ce qui est regardé, puis la consommation de chaque personne va affiner ce qui est recommandé pour le groupe », explique Claire Basini, directrice générale adjointe B to C de TF1. Si le montant de l’investissement est tenu confidentiel, Synchro résulte d’un an de travail d’une cinquantaine de personnes en interne (ingénieurs, développeurs, experts data…).

Une aubaine pour les annonceurs. Grâce à ce moteur, il sera possible de savoir qui précisément est devant l’écran, ainsi que le genre et la date de naissance des concernés - demandés lors de la création des profils. « Qu’il y ait une ou trois personnes devant la télé, la pub est aujourd’hui vendue au même prix. Désormais, l’on saura qui sont ces trois téléspectateurs donc cela apporte une couche de valeur supplémentaire pour adresser la bonne publicité à la bonne personne », se réjouit Laurent Bliaut, directeur général adjoint de TF1 Pub, la régie du groupe TF1. De premières offres publicitaires devraient voir le jour d’ici à la fin de l’année. En attendant, un plan de communication est prévu pour faire connaître la fonctionnalité. Il a démarré dès à présent dans l’écosystème TF1 (réseaux sociaux…) et sera élargi (affichage…) par la suite.

Si TF1 entend bien garder le secret de ce nouveau moteur, M6, de son côté, pour sa plateforme M6+ lancée le 14 mai, pense aussi à des fonctionnalités inédites. Le groupe promet d’ici à fin 2024 un moteur de recherche basé sur l’IA. Objectif : faciliter la découverte de nouveaux contenus et renforcer l’engagement. Son moteur actuel permet de rechercher un programme en utilisant des mots-clés issus du titre ou de la description.

Demain, il sera possible de formuler des requêtes en langage naturel, plus larges, en demandant une durée de programme, une ambiance, une envie, une scène en particulier… (« Quels films pour une soirée entre copines ? », « Propose-moi un dessin animé de 30 minutes max pour mon fils de 7 ans », « Je veux voir l’épisode ou Loïs et Clark s’embrassent »). « L’IA intervient à plusieurs niveaux : en front, avec la possibilité pour l’utilisateur de poser une question en langage naturel et non plus en mots-clés […], en back-office, où nos algorithmes de recommandation de contenu et de personnalisation interviennent pour proposer la réponse la plus pertinente possible pour l’utilisateur », détaille M6. Le moteur ne sera pas monétisé.

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