Audiovisuel

Annoncé le 17 mai 2021, le projet de fusion entre TF1 et M6 a été abandonné vendredi 16 septembre par le groupe Bouygues. Ce projet, qui aurait permis de dégager jusqu’à 300 millions d’euros de synergies et qui visait à créer un champion européen de la télévision apte à résister au Gafan, n’a pas réussi à s’imposer auprès de l’Autorité de la concurrence. Fin juillet, un rapport des services d’instruction de l’institution de la rue de l’Echelle émettait un avis défavorable à la fusion en considérant notamment que la part de marché de TF1-M6 atteignait 75% dans la publicité télévisée. L’Autorité n’a pas retenu l’idée d’un marché pertinent s’étendant à la vidéo digitale, ni les effets d’un développement des plateformes Netflix et Disney+ sur le marché publicitaire. Dès lors, seule une intervention du gouvernement était susceptible d’imposer le projet. Début septembre, la DGCCRF, à Bercy, semblait encore défendre l’idée d’une vision plus ouverte du marché de la publicité télévisée et proposait comme remède concurrentiel une cession de TMC ou de W9. Mais, la semaine dernière, Nicolas de Tavernost et Martin Bouygues ont eu la conviction que l’Elysée n’ira pas contre l’avis de l’Autorité de la concurrence, laquelle ne proposait pour seul remède qu'une vente de M6 ou de TF1. Une solution inacceptable pour les deux parties prenantes, comme pour leurs actionnaires Bouygues et RTL Group. Le groupe allemand doit maintenant trouver une solution rapide. Il jusqu’à mai prochain s’il veut toujours se désengager du groupe M6, délai après lequel la fréquence sera incessible pendant cinq ans.  « Les parties déplorent que l'Autorité de la Concurrence n'ait pas pris en compte l'ampleur et la vitesse des mutations du secteur de l'audiovisuel français », expliquaient les quatre entités vendredi, jugeant que leur projet n’avait plus dès lors « aucune logique industrielle ».

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