L'actu vue par

Le président de la Maison des journalistes et secrétaire général de l’information à France 24 revient sur les grandes actualités de la semaine.

Les 20 ans de la Maison des journalistes.

Une photographie des conflits dans le monde. Nous avons accueilli 480 journalistes venus de 75 pays. Sur 14 chambres, il est arrivé que la moitié d’entre elles soit occupée par des Syriens. En 2021, nous avons compté cinq Afghans. En 2022, il va y avoir deux Russes. Nous les accueillons tant qu’ils n’ont pas le statut de réfugié. Au départ, c’était juste une structure d’accueil. Ensuite, nous avons rempli une fonction d’éducation aux médias. Mais il nous manque des fonds : un tiers vient des médias, un tiers de l’Europe, et un tiers des institutions. Il y a quelques années, nous avons failli mettre la clé sous la porte.

Lire aussi : 500 journalistes pour un meilleur traitement de l'urgence écologique

La coalition d’extrême droite qui arrive au pouvoir en Italie.

Il y a vingt ans, avoir Le Pen au second tour paraissait inimaginable. Aujourd’hui, le traitement médiatique a complètement changé. C’est l’aboutissement de la dédiabolisation : ainsi, tous les médias étaient au siège de Gorgia Meloni pour retransmettre son discours. Comme pour Bolsonaro, on ne se pose même plus la question. Ils ne peuvent plus être sur une liste rouge.

La mobilisation par l’image des Iraniennes enlevant leur voile.

C’est un des fondements de la République islamique, le hijab, qui est attaqué. On voit des manifestations dans tout le pays. La seule manière de s’exprimer, ce sont les réseaux sociaux et surtout WhatsApp et Instagram que les autorités coupent de plus en plus. Il y a une censure absolue. Une vingtaine de journalistes iraniens ont été arrêtés. Le président iranien, Ebrahim Raïssi, a même fait une demande inédite en exigeant que la journaliste de CNN Christiane Amanpour porte le voile à New York, hors du sol iranien. A joué sans doute le fait qu’elle a des origines iraniennes. Elle s’y est refusée et l’interview n’a pas eu lieu mais une journaliste de CBS a accepté les conditions.

La nomination de Rodolphe Belmer à la tête de TF1.

Il a dirigé Canal de 2003 à 2015. Canal+ était un des tout premiers partenaires de la Maison des journalistes. Mais depuis l’arrivée de Bolloré, il n’y a plus de soutien. La chambre nommée « Canal+ » a disparu. Je me souviens qu’il y avait une grande liberté de ton dans les documentaires à Canal+ avant que certains ne soient censurés.

Lire aussi : Rodolphe Belmer nommé à la tête de TF1

Les images de Russes fuyant la mobilisation partielle.

C’est une réalité massive mais il peut y avoir un effet de loupe car il y a de moins en moins de journalistes étrangers. Pour les Russes ou les binationaux, les risques sont trop grands : le fait même d’employer le terme de « guerre » au lieu d’« opération militaire spéciale » peut valoir 15 ans de prison. C’est pourquoi Elena Volochine, notre correspondante franco-russe à Moscou a quitté précipitamment la Russie en mars. Aujourd’hui, très peu de médias peuvent avoir une vision équilibrée en Russie.

Après l’affaire Quatennens, Julien Bayou obligé de démissionner de son poste à EELV.

Il y a les faits : harcèlement moral ou violence conjugale, ils se mettent en retrait et fin de l’histoire. Mais on ne parle plus que de ça : la réaction à la réaction de la réaction et cela fait passer au second plan la lutte contre les violences faites aux femmes. Cela crée un écran de fumée.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.