Billet

Le 10 février, la Cnil nous apprend qu’elle a mis en demeure «un gestionnaire de sites web», pour une utilisation non-conforme de Google Analytics dans le cadre du RGPD. Douze jours plus tard, Bercy annonce dans un communiqué «qu’une enseigne de distribution» est sanctionnée par la DGCCRF pour des entorses à la loi dans le cadre des négociations commerciales avec ses fournisseurs, qu’une centrale «d’une autre enseigne» est sous le coup d’une procédure d’injonction sous astreinte, et «deux autres enseignes» font face à des investigations renforcées. Cachez ces noms que je ne saurais voir... À croire que les autorités tapent au hasard ! Si la DGCCRF divulgue bien - après plusieurs clics - le patronyme de l’enseigne mise à l’amende (Intermarché), la Cnil et Bercy font des pirouettes pour ne rien dire. On arguera des conséquences économiques pour l’image des entreprises, on tapera sur l’euphorie émotionnelle des réseaux sociaux qui n’entend rien aux problèmes économiques complexes, on concèdera que finalement, le public n’a pas besoin de savoir pour comprendre. Mais en faisant cela, on renforce l'image d’Institutions qui s’arrangent en coulisse avec les fauteurs, d’un entre-soi obscur qui se dessine une loi sur-mesure, quand bien même ce serait totalement faux. À l’heure des marques engagées et du «consentement libre et éclairé», le consommateur a le droit de savoir où il met les pieds et la souris. Le débat démocratique, ce n’est pas qu’une belle musique, c’est surtout du courage.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.