Carte blanche
Julien Saurin et Nicolas Gadesaude sont directeurs de création chez Rosapark depuis novembre 2019. Ils puisent leurs sources d’inspiration dans la vie quotidienne. C'est ce qui, selon le team, fait l’ADN du métier.

L’art contemporain

Julien Saurin. «Je pense notamment à David Hockney, car durant toute sa longue carrière il a su s’adapter à plusieurs supports différents; dessin, peinture ou installations vidéos par exemple. Il montre qu’on peut être très créatif et poétique, peu importe le support.» 

Nicolas Gadesaude. «Les artistes contemporains, et plus particulièrement le plasticien belge Wim Delvoye, sont des précurseurs dans la forme. La publicité s’est vachement inspirée de ce que font ce genre d’artistes et on le voit par exemple avec la campagne “Meet Graham” qui a remporté un grand prix à Cannes en 2017. La création de cet homme –capable de résister aux accidents de la route– est très proche de ce que font les artistes contemporains. Il y a cette même façon de démontrer, cette même volonté de surprendre et de faire du beau laid.»

 

Le temps

J.S. «Le temps est indissociable de l’ennui, c’est-à-dire la capacité “à ne rien faire” d'autre que réfléchir. Ça a une vraie vertu en création. La scientifique et écrivaine Susan Greenfield explique que la baisse d’imagination des enfants est liée à l’abondance d’activités, de stimulations (peu importe lesquelles). Donc à l’inverse, plus on les laisse s’ennuyer, plus ils sont créatifs, plus sujets à ce qu’on appelle la “pensée divergente”. Tout l’enjeu est donc de savoir comment dégager le temps de “rien” versus la vie d’aujourd’hui, où l’on a tendance à faire mille choses et à s’éparpiller.»

N.G. «Il est hyper salvateur pour faire nourrir des idées, mais on l’a perdu ces dernières années. Il faut prendre le temps pour laisser reposer une idée, fourmiller ou ne rien faire.» 

 

La vie quotidienne 

J.S. «Elle se recoupe avec le temps et l’ennui, mais c’est surtout tout ce qui nous entoure et ce qu’on ressent. Il y a un besoin de parler de vérité, car notre métier nous demande de rebondir sur la vie quotidienne. On doit savoir observer des moments précis et être capable de retenir des détails, afin de les ressortir au bon moment. Ce sont des réflexes et des automatismes.»

N.G. «Il y a de nouveaux usages, mais il faut les repérer, les sentir. Par exemple à Paris, je vois de plus en plus de gens se balader avec des bocaux et un caddie. Autres nouveaux usages, je vois moins de personnes porter des vêtements neufs… il y a une prise de conscience et une volonté de conserver ses anciens vêtements par exemple. La marche me permet de déceler ce genre de petits détails dans les scènes de la vie quotidienne des gens.»  

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