Talent à suivre
Dans ses créations, l'artiste français Yann Couedor entremêle toutes formes d’expression artistique. Le tout inspiré par la culture afro-américaine.

Des questions restent parfois sans réponse. « À 11 ans, on ne se demande pas pourquoi telle ou telle chose vous inspire, plante Yann Couedor, peintre et plasticien basé en Île-de-France. Mais en tant que grand collectionneur de vinyles, CD et affiches, ma passion pour la culture afro-américaine est venue naturellement. » La cassette vidéo His prerogative (VHS) de Bobby Brown ne l’a pas laissé indifférent. Diplômé en arts appliqués, le quadragénaire poursuit ses études en Histoire de l’art durant deux ans au Cap, en Afrique du Sud. Son art égaye les galeries de la scène internationale et nationale : Afrique du Sud, Chine, Suisse, France. Il démarre sa carrière dans la capitale en 2004 en créant un collectif visant à promouvoir des artistes. Dans ses toiles alliant collage et acrylique, il dresse le portrait de plusieurs personnalités dont des stars du rap. Jay-Z, Missy Elliott, Kanye West… Un art nourri par la culture afro-américaine et ponctué par la signature « Listen2MyArt ».

Si MySpace, réseau musical en vogue dans les années 2000, et les forums musicaux ont été de puissants leviers marketings pour l’artiste, Instagram joue aujourd’hui un rôle considérable dans sa communication. C’est via ce canal que Dosseh, figure incontournable du rap français, l’a approché. « Une de mes créations avait été partagée sur le compte d’un ami en commun. Il est venu avec une idée bien précise pour la pochette de son album Yuri. Pour celle de son deuxième album Vidalossa, il m’a laissé plus de liberté », confie-t-il.

Style singulier

Pour obtenir un travail de découpage parfait, Yann puise ses ressources dans des affiches de cinéma, de films, des pochettes de CD, des photos et varie les matières. La toile de 100x70 cm du chanteur américain Pharrell Williams lui a d’ailleurs demandé quinze jours de travail. « Avant, j'ajoutais des coups de pinceau à mes toiles, mais si je veux produire régulièrement je ne peux pas continuer à allier ces deux techniques. » Une forme d’expression artistique singulière, oui, mais n’allait pas lui dire qu'elle est revendicative. « L’injustice me fait parfois faire des choses, mais je reste dans le domaine de la pop culture avec des sujets légers. » La preuve avec le collage de Nina Simone avec pour légende « All I want, it equality », dont la lettre « i » représente un poing levé. Pour une future exposition, il réalise une fresque représentant des poings levés de différentes couleurs de peau. Une façon indirecte d’imposer les termes d’un débat autour du mouvement militant Black Lives Matter. 

@yanncouedor

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