Société

Après la création du jeu de société le «Monopoly des inégalités» par l’Observatoire des Inégalités, l’agence Herezie invite les jeunes à réfléchir sur la question des inégalités et des discriminations dans un documentaire sans filtre. 

Un jeu de société pour refaire le monde, un peu prétentieux comme concept ? Pour l’Observatoire des inégalités, qui publie chaque année un rapport des inégalités en France, c’était le meilleur moyen d’inviter les gens à réfléchir sur les discriminations. L’histoire du «Monopoly des inégalités», extension du fameux jeu de société, remonte à 2017. Herezie s’était mobilisée autour de cette opération en diffusant une vidéo de présentation qui avait cartonné. «L’idée existe depuis quatre ans, simplement, entre temps, l’équipe de l’Observatoire a changé et les nouveaux collaborateurs ont voulu relancer le projet. À partir de là, nous avons réfléchi à la meilleure manière de remettre une pièce dans la machine sans faire de redite, et le côté pédagogique de cette opération s’est démarqué», introduit Étienne Renaux, directeur de la création chez Herezie.

Contrairement aux règles du traditionnel Monopoly, tous les joueurs ne sont pas traités sur un pied d’égalité. Selon la carte attribuée au début de la partie, chacun se met dans la peau d’un personnage. Par exemple, si le joueur tire une carte « femme », il gagnera moins d’argent en passant par la case départ que ses collègues hommes. D’autres joueurs reçoivent des cartes patrimoines, certains possèdent un handicap… Mais même une personne «bien née» peut tirer une carte «événement» et être victime d’un accident de la vie. 

«Dans notre première opération, nous étions dans la dénonciation. Cette fois, nous sommes dans la pédagogie. Avec la répartition des cartes, le but n’est pas de renvoyer à l’identité du joueur mais de faire comprendre que nous ne sommes pas tous égaux. Nous montrons aussi qu’il existe des aides de l’État et des programmes. Toutes ces données sont fact-checkées par l’INPES et l’Observatoire», avance Paul Marty, également directeur de la création chez Herezie.

Rupture de stock.

Pour appuyer l’impact de ce jeu, l’agence s’est rendue dans trois classes – de troisième, seconde et première– de lycées professionnels et généraux aux côtés de l’Observatoire. Comme une expérience grandeur nature, l’agence s’est fait toute petite pour filmer les réactions de ces jeunes lors de leurs parties. «Ce type de tournage se rapproche du documentaire. Il n’y a pas de mise en scène, nous avons seulement capté en live les réactions des élèves. Ce qui nous a épatés, c’est le niveau de maturité des jeunes sur ces problématiques : ils n’ont pas peur d’en parler», se remémore Paul Marty.

En plus du film de lancement, l’agence a proposé des capsules vidéo d’élus en lien avec ces questions, même si le team créatif ne préfère pas raccrocher cette opération à la présidentielle. «Les inégalités, c’est tous les jours», rappelle le team. Et partout. D’ailleurs depuis la sortie de cette campagne, le jeu s’est vendu à 500 exemplaires en deux jours et est depuis en rupture de stock, avec une forte demande internationale. «Des professeurs belges nous ont demandé si les règles du jeu pouvaient être adaptées dans leur pays», informe Étienne Renaux. Peut-être l’occasion d’une prochaine version ?

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