Making of

Parler d’épilation chez les hommes reste tabou, pas de quoi effrayer Veet Men. Accompagnée de son agence BETC, la marque dévoile dans « Oodyssey » la balade poétique d’une paire de roubignoles libres comme l’air.

Depuis quelques jours, les internautes peuvent voir sur leurs écrans deux objets volants non identifiés. À première vue, cela ressemble à deux bulles roses ayant une vague ressemblance avec le personnage du jeu vidéo Kirby. Surprise, il s’agit en réalité d’une paire de testicules. Une première sur le petit écran. « Ce film a été validé par l’ARPP, l’organisme européen le plus exigeant. Lorsqu’ils ont accepté, c’est comme si la mer Rouge s’ouvrait à nous », lance tout de go le directeur de création Mathieu Nevians.

Il y a un an, Veet Men réfléchissait au lancement d’un nouveau produit en lien avec l’épilation des parties intimes. Le rasoir étant jugé trop « risqué » et la crème dépilatoire trop « dangereuse », les bourses ont eu le droit à un traitement de faveur avec la création d’une crème spéciale « peaux sensibles ». L’annonceur se rend auprès de BETC – son agence depuis quatre ans pour la branche masculine et vingt ans pour la féminine – pour leur proposer un brief classique : « parler aux hommes qui s’épilent déjà mais aussi s’adresser à de nouveaux clients avec un film large et transgénérationnel », reprend Mathieu Nevians.

Bromance entre boules

Dans la lignée de la grande tendance sur les réseaux sociaux « Dis-moi que tu es… sans me le dire », le challenge ici était de parler de la zone intime sans la montrer. « Traditionnellement, les films produits montrent une personne avec une démo produit et son résultat mais là il fallait que cela reste métaphorique », indique le directeur de création. Ainsi, pour ce film grand public, l’agence préfère jouer sur l’imagination des téléspectateurs en mettant en scène deux éléments sphériques, deux boules inséparables à la limite de la mignonnerie, qui voguent au gré des paysages.

« Nous nous sommes demandés si elles devaient être ovales, quelle couleur arborer, leur taille aussi. Nous avons tenté de les rendre mignonnes, comme des petits personnages, en créant de l’interaction entre les deux », poursuit Mathieu Nevians. Un tour de magie signé Camille et JB, un duo de réalisateurs adeptes de la 3D. « Le choix de l’animation nous laissait une plus grande marge de manœuvre. D’ailleurs, les réalisateurs n’étaient pas contents du rendu de la scène des boules qui tombent dans l’eau. Ils l’ont recréée en réel, en filmant deux ballons qui tombent dans une bassine d’eau pour l’intégrer sur ordinateur », se remémore le directeur artistique, Ludovic Labayrade. Entre l’acceptation du projet, la conception et la production en janvier de cette année, il aura fallu un an pour que cette « Oodyssey » prenne le large.

Ces testicules sont censées redécouvrir un monde de sensation. D’où la bande-son sifflotée, renforçant l’idée du bien-être de l’homme qui s’épile sous sa douche. « On a voulu faire de la poésie, c’est un film onirique », reprend le concepteur-rédacteur Alexandre Toso. Il s’inspire d’ailleurs d’une vieille série anglaise, Le Prisonnier et la célèbre réplique de l’acteur Patrick McGoohan : « Je ne suis pas un numéro, je suis un homme libre ! ». Poils ou pas poils, Veet Men s’aligne sur les mœurs actuelles et répond au diktat de l’épilation. « Ce n’est pas juste un boys club qui parle de ses parties intimes, c’est un film étrange mais nouveau qui fera autant réagir les hommes que les femmes », insiste le directeur de création. Un bon moyen pour Veet de se faire des couilles en or.

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