Stéphane Richard (Orange), Olivier Brandicourt (Sanofi), Carlos Ghosn (Renault), Vincent Bolloré (Vivendi) et Jean-Bernard Lévy (EDF), voilà le Top cinq des dirigeants les plus présents dans les conversations sur le web social (Twitter, Facebook, Linked In, You Tube...), selon une étude réalisée par Linkfluence et Taddeo et qui vient d'être publiée. Un classement assez comparable à celui des dirigeants les plus évoqués dans les médias – autrement dit, on constate une forte corrélation entre le fait de faire l'actualité dans les médias et une présence sur le web social.
Linkfluence et Taddeo en tirent une double conclusion: «Les dirigeants ont intêrêt à être présents sur les médias sociaux, mais il n'y a pas d'intérêt à bâtir de prise de parole spécifique si cela ne s'inscrit pas dans une stratégie médiatique et de communication globale, analyse Pierre-François Jan, consultant chez Taddeo. Si Stéphane Richard est le plus cité, c'est parce qu'il a annoncé son plan “Essentiel 2020” via une forte présence médiatique. Et en plus, il est actif sur Twitter.»
Une minorité de dirigeants du CAC 40 sont présents sur les réseaux sociaux (seuls trois sont actifs sur Twitter: Stéphane Richard d'Orange, Jean-Pascal Tricoire de Schneider Electric, Gilles Schnepp de Legrand, seize sont présents sur Linked in, un seul sur Facebook) et leur engagement sur les plateformes est limité.
Reprendre la main
Certains dirigeants dépassés par leur actualité tentent de reprendre la main en développant leur présence sur les réseaux:
«C'est le cas de Martin Bouygues, qui a dû faire face à l'annonce de son décès et vient d'arriver sur Twitter, en publiant son premier tweet début juin, constate Pierre-François Jan. Il se dit que le jour où il y aura une polémique du même ordre, il pourra réagir via ce canal.»
Enfin l'étude s'intéresse aux communautés les plus influentes dans les conversations autour des dirigeants. La communauté «économie et finance» préempte 74% du volume de conversation autour des dirigeants d’entreprises du CAC 40. Sur le web social, les dirigeants touchent donc d’abord leur environnement économique direct: leurs pairs, les analystes financiers, les journalistes économiques, etc.
L’analyse des mots-clés associés aux conversations en ligne autour des dirigeants confirme la tendance avec deux champs lexicaux majeurs: celui de l’économie (bourse, start-up, CAC 40, finance, industrie, business…) et celui de la transition numérique des entreprises (digital, big data, French Tech, innovation…).
Effet «Cash investigation»
Si les communautés «syndicats» et «décryptage médias» arrivent loin derrière la communauté «économie et finance» (respectivement 6% et 5% des conversations sur les dirigeants), elles émergent plus fortement que les autres et abordent des thématiques qui transparaissent dans les mots clés Cash Investigation, Golden Hello, Swissleaks, médias, etc.
