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Les réseaux sociaux prennent une importance croissante sur un marché de l’emploi en tension. Pour maximiser ses chances, il faut savoir s'y bâtir une solide réputation. Conseils de spécialistes pour se mettre en valeur ou prendre de l'ampleur professionnellement.

1. BIEN SE PRÉSENTER

Avant tout, la présentation. Esther Ohayon, directrice de la communication de LinkedIn France, revient sur les fondamentaux : « Il faut choisir une photo récente, qui reflète votre personnalité. » Pour mieux faire passer le message, elle invite à essayer la vidéo « courte et personnalisée » accessible depuis la photo de profil : « Cela permettra de partager votre parcours de manière plus personnelle, d’évoquer vos aspirations, de partager vos sujets d’expertise et de mettre en avant vos compétences. »

2. COMMUNIQUER SUR SES COMPÉTENCES

Les compétences et les expériences ? Un point crucial, selon Clément Montailler, directeur social media de l’agence Castor & Pollux, qui conseille de fournir le maximum de détails afin d'accéder au statut de profil « expert absolu » : « L'algorithme rend plus visible ce type de profil ainsi que ses posts à l'ensemble des abonnés. Figurer parmi ces profils multiplie par un facteur qui varie en moyenne de 1,5 à 3 le nombre de personnes qui vont voir les posts. »

3. PUBLIER UNE FOIS PAR JOUR

Sur LinkedIn, Esther Ohayon propose d’activer le mode « créateur » qui permet d’accéder à des outils d’édition comme les newsletters, de connaître le nombre de ses abonnés mais aussi d’établir une relation plus étroite entre eux et les publications : « Ils peuvent choisir par une notification chaque fois que vous partagez un nouveau contenu sur LinkedIn, en appuyant simplement sur la "cloche d'abonnement" en haut de votre profil LinkedIn. » Clément Montailler alerte cependant sur la fréquence de publication : « Il vaut mieux se limiter à un post par jour car l'algorithme de LinkedIn a tendance à prioriser un seul post. Un autre post publié le même jour réduira substantiellement la diffusion du précédent. » Il faut aussi savoir manier les hashtags et le « dwell time » [lire encadré].

4. PROTÉGER SES DONNÉES

Avant d’aller plus loin, il est indispensable de penser à protéger vos données personnelles et votre vie privée. Pour Ludovic Broyer, fondateur d'iProtego, agence d'e-réputation, il faut se pencher sur les répercussions des publications : « Je conseille de régler les posts au maximum de confidentialité afin qu’aucune citation de l’un de vos posts ne se fasse sans votre autorisation. » Il déplore qu’une telle fonctionnalité n’ait pas encore été déployée sur Twitter. Loin de s’en tenir là, il invite tous les utilisateurs de réseaux sociaux à examiner attentivement les paramètres des applications : « Il faut restreindre l’accès à la liste des contacts en indiquant le niveau maximum dans la section concernant la confidentialité. »

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5. FILTRER SA VIE PRIVÉE

S’agissant de la vie privée, un exercice annuel s’impose : supprimer une fois par an les images publiées sur les réseaux sociaux. Pour ceux qui trouveraient la tâche trop fastidieuse, Ludovic Broyer recommande « de s’assurer qu’elles restent bien privées ». Certains de ses clients ont eu la désagréable surprise de perdre des contrats pour une simple photo qui, dans un cadre privé, n’aurait rien eu de choquant. Plus important encore, il est préconisé d'adopter une ligne de conduite générale : « Vous devez fournir le moins d’informations possible. Ne vous abonnez à aucun service sous votre véritable identité, ajoute Ludovic Broyer. Ces informations seront stockées et sont donc susceptibles d’être volées. Naturellement, il ne faut jamais donner son numéro de carte bleue dans un Google Form. Si une information ne vous semble pas indispensable pour obtenir le service demandé, fournissez-en une de substitution. À quoi peut servir votre date de naissance réelle pour vous faire livrer un produit ? »

6. SURVEILLER SA « SERP »

Après avoir valorisé votre profil et engagé une activité régulière de publication, il reste à en mesurer les effets pour vérifier son efficacité mais aussi détecter les éléments pouvant nuire à votre réputation. Pour Ludovic Broyer, l’outil clef est à portée de clavier : « Pour se protéger au mieux, il faut avoir la maîtrise de "sa" page Google, autrement dit, la liste des résultats qui s’affichent sur la première page après une recherche, aussi appelée Serp (Search engine results page). Pour maintenir sa réputation et la protéger, c’est le point essentiel qu’il faut surveiller. » Si vous êtes malmené sur un post Facebook mais qu’il n’apparaît pas sur « votre » page Google, le souci reste isolé. S’il apparaît dans « votre » page Google ou, plus grave, parmi les Google Suggests, ce sera différent car beaucoup de gens cliquent sur ces liens…  Ludovic Broyer conseille donc de vérifier régulièrement sa « Serp ».

7. ÊTRE EN ÉTAT D'ALERTE

À ce premier outil, vous pouvez aussi ajouter une Google Alert, même si elle présente des lacunes. « Elle ne scanne que les sites, pas les réseaux sociaux ou les blogs, qui restent très puissants dans certains domaines comme les voyages et les recettes culinaires », regrette Clément Montailler qui met en relief d’autres outils. Netvibes permet ainsi de filtrer les flux RSS avec un mot clef de tout type : nom, adresse ou… numéro de téléphone. Toujours avec avec un mot clé, Sprinklr permet de filtrer ses propres comptes sur les réseaux sociaux, ceux des personnes qui vous suivent, ceux de vos concurrents, ou de gérer des flux RSS. L’outil se distingue par l’usage d’une IA qui classe les messages en trois catégories : positif, négatif et neutre. Une supervision reste malgré tout nécessaire : « Il faut rester attentif parce que l'algorithme ne saisit pas le second degré, précise Clément Montailler. Certains messages seront donc classés dans la catégorie "positif" alors qu'ils ont un contenu ironique ou sarcastique mais une IA ne le comprendra pas. »

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Attention aux hastags et au « dwell time »

Sur LinkedIn, le choix des hashtags et des « at » dépasse la dimension de leur pertinence formelle, rappelle Clément Montailler, directeur social media de l’agence Castor & Pollux : « Il faut être prudent car si les personnes citées ne réagissent pas ou peu, les posts risquent d'être considérés comme du "spam" par l'algorithme et si c'est le cas, cela induit une baisse de visibilité et un moins bon référencement. » Un autre point important est le « dwell time », autrement dit le temps que passe un visiteur sur une publication. « Plus il est élevé, plus l'algorithme en déduira que le document présente de l'intérêt et augmentera sa visibilité, précise le spécialiste. Il vaut donc mieux publier des articles longs, voire des articles en PDF, ou même avoir recours à la nouvelle fonctionnalité de LinkedIn, le mode newsletter, qui permet aux personnes intéressées de s'abonner. »

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