Dossier Dossier emploi et formation

Coordinateur RSE, creative strategist, chef de projet digital learning ou encore consultant Web3 sont quelques-uns des métiers qui montent dans le monde du digital, du marketing, de la communication, de la production ou des médias. Tour d’horizon.

COORDINATEUR RSE

Formation. Postes en création pour des diplômés en management de la transition écologique.

Fiche métier. Les grandes entreprises recrutent des spécialistes du développement durable pour orchestrer leur feuille de route RSE. Ces nouvelles recrues ont vocation à installer des pratiques moins énergivores et moins polluantes, en impliquant l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise. Au sein de Havas Media, ce rôle a été attribué à Caroline Teissedou, salariée du groupe Havas depuis vingt ans, jusqu’alors senior manager. Celle-ci a démontré une appétence pour ces sujets lors des confinements successifs. La direction de Havas a accompagné sa reconversion. En parallèle de ses nouvelles fonctions, Caroline Teissedou poursuit depuis 2021 un master RSE et développement durable à l’École des Mines. Le rôle d’un coordinateur RSE ? « Fédérer et former les équipes sur des problématiques liées au climat ou à l’environnement, et assurer la cohérence des démarches RSE de l’entreprise », résume-t-elle. Ces professionnels peuvent aussi être missionnés sur la mise en place d’outils de mesure d’émissions de CO2, les fameuses « calculettes carbone », ou l’obtention de certifications, comme la norme ISO 14001 sur l’environnement.

Salaire. Entre 45 000 et 75 000 euros brut annuel.

 

IMPACT & BRAND MANAGER

Formation. Postes à destination de diplômés d’écoles de commerce ou de communication.

Fiche métier. Thomas Meister est directeur de l’impact, de la marque et des communications d’OpenClassrooms, licorne française de l’edtech, présente à Paris, Londres et New York. En plus d’être le garant de l’image de marque, il veille à l’impact social et environnemental de l’entreprise. « J’ai piloté le passage d’OpenClassrooms au statut d’entreprise à mission assez tôt, dès 2018, puis je me suis attelé à l’obtention de la certification B Corp », détaille le communicant. OpenClassrooms s’est ainsi engagé sur l’accessibilité de l’éducation et l’amélioration de l’employabilité de ses étudiants. Thomas Meister est également chargé du reporting d’impact imposé par le statut d’entreprise à mission. En coordination avec ses équipes, il gère la stratégie de réduction des émissions de gaz à effet de serre et lance des actions en faveur de l’inclusion et de la diversité au sein des différents publics d’OpenClassrooms.

Salaire. Entre 45 000 et 65 000 euros brut annuel.

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ÉCORÉFÉRENT SUR LES TOURNAGES

Formation. Une expérience des plateaux de tournage, salles de spectacle ou parcs d’attractions est un prérequis. À noter qu’il existe une certification professionnelle, « Déployer une démarche écoresponsable », délivrée par la CPNEF de l’audiovisuel.

Fiche métier. Le CNC a annoncé en juin 2021 le lancement de son « Plan Action ! », établi sur trois ans, qui se conclut en 2024 par un conditionnement des aides à la création au respect d’obligations RSE. Un nouveau poste fait donc son apparition sur les plateaux, celui d’éco-référent. « Embauché par la société de production, son rôle est de faire appliquer sur le terrain les principes d’éco-responsabilité sur plusieurs aspects : empreinte carbone, énergie, parité et inclusion, alimentation, réduction et valorisation des déchets, préservation de la biodiversité (comme les décors naturels et le respect du bien-être animal), mobilité douce, achats responsables… », énumère Anne-Thaïse Foucard, éco-manageuse chez Secoya. « Par exemple, si le tournage est écourté et que le catering avait prévu plus de repas, pour éviter le gâchis, l’éco-référent doit vite trouver une solution », complète sa collègue Anaïs Mounereau. L’éco-référent doit ainsi avoir un sens de la logistique et savoir faire preuve d’initiative. Il peut être accompagné par un éco-manager, comme le sont Anne-Thaïse Foucard et Anaïs Mounereau, qui lui préconise le nom de prestataires ou de fournisseurs, et l’aide dans d’autres démarches.

Salaire. Entre 30 000 euros et 45 000 euros brut annuel.

 

CREATIVE STRATEGIST

Formation. Postes ouverts aux diplômés en communication et marketing digital.

Fiche métier. Parent du planning stratégique, le poste de creative strategist prend de l’ampleur avec le développement commercial de plateformes comme Twitch ou TikTok. C’est sur cette dernière que Cécile Oumansour « passe la moitié de ses journées » depuis six mois en tant que creative strategist au sein de la cellule TikTok de l’agence Mozoo. Sa mission : maîtriser la plateforme sur le bout des doigts, aussi bien en termes d’utilisation que de veille des tendances, cela afin de « recevoir le client pour le conseiller éditorialement et l’accompagner dans sa production de contenu, que ce soit en natif (avec la création d’un compte de marque), par la médiatisation (la publicité sur la plateforme) ou le recours à des influenceurs », détaille-t-elle. Car TikTok possède ses propres codes et son propre tempo. « Il y a très peu de branding sur TikTok, il faut savoir parler de la marque de façon subtile et être plus agile que sur Instagram », ajoute Cécile Oumansour, qui collabore avec un expert TikTok Ads, une cheffe de projet et un réalisateur vidéo au sein de Mozoo. « On travaille aussi main dans la main avec TikTok : ils nous fournissent en insights et en best practices pour les performances des vidéos », poursuit-elle. Toujours du côté du social media, le métier de community manager va lui être amené à se développer sur Discord, plateforme de forums incontournable pour le lancement d’activations dans le Web3.

Salaire. Entre 30 000 euros et 45 000 euros brut annuel.

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UX RESEARCHER

Formation. Postes pour des diplômés en marketing ou en sciences humaines (économie, sociologie, psychologie…). Des compétences en UX/UI design sont un plus.

Fiche métier. Ce spécialiste de l’UX (« user experience », soit l’expérience utilisateur) a pour but de cerner les besoins et comportements des clients et prospects en analysant leur navigation sur un site internet ou une application de marque, mais également en magasin, à des bornes pour commander un menu par exemple. Il émet des recommandations, là où son cousin l’UX designer, un métier déjà bien implanté dans l’univers digital, se concentre davantage sur la concrétisation de projets web. Pour Thibault Geenen, CEO de Ferpection, société spécialisée dans l’UX research, cette nouvelle profession se situe entre l’audit et l’institut d’études. « L’UX researcher a différents outils méthodologiques à sa disposition : les focus groupes, les entretiens individuels, les sondages quantitatifs, les tests utilisateurs à distance… », détaille le patron de la société, qui dispose d’un panel de 250 000 personnes. Pour cet entrepreneur, ex-interactive marketing manager de The Coca-Cola Company, l’objectif de l’UX researcher est de délivrer des résultats solides, en un temps court, et sur lesquels une marque peut s’appuyer pour concevoir un environnement digital en adéquation avec les usages de ses consommateurs.

Salaire. Entre 35 000 et 50 000 euros brut annuel.

 

CHEF DE PROJET DIGITAL LEARNING

Formation. Avant tout pourvu par des diplômés en ingénierie pédagogique, ce type de poste peut aussi être brigué par des diplômés en communication.

Fiche métier. À l’heure des « organisations apprenantes », le digital learning est en plein essor. En agence, le poste de « chef de projet digital learning » fait son apparition. Son interlocuteur, chez le client, est souvent issu des ressources humaines ou dispose du titre de digital learning manager. Ces professionnels ont en commun de proposer des solutions pédagogiques pour former les collaborateurs à différents sujets comme « le lancement d’un nouveau produit ou le changement d’une réglementation sur un produit déjà commercialisé », commente Marie-Aymeline Caron, consultante en digital learning depuis 2016. Doué de compétences relationnelles, « le chef de projet digital learning a pour mission d’écouter son client, en formulant avec lui des objectifs pédagogiques. Il mène ensuite des entretiens avec des experts métier au sein de l’entreprise et s’acculture à celle-ci. Une fois sa phase de recherche terminée, il planche sur un synopsis de formation et propose un dispositif à son client, en faisant le choix d’un support plus ou moins interactif ou gamifié (vidéo, quiz, escape game, serious game, app mobile…), décrit Marie-Aymeline Caron. Il suivra ensuite le projet de sa conception jusqu’à sa livraison. » Ce chef de projet travaille avec des prestataires, principalement des graphistes et des illustrateurs.

Salaire. Entre 35 000 et 55 000 euros brut annuel.

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CONSULTANT WEB3

Formation. Peuvent devenir consultants Web3 des diplômés d’écoles de commerce ou de marketing digital.

Fiche métier. Alors que les activations dans les mondes virtuels se multiplient, les directions marketing s’interrogent : doivent-elles suivre le mouvement ? « Les marques mènent toutes une réflexion stratégique sur le sujet et elles ont besoin d’être guidées dans ces nouveaux univers », analyse Félicie Le Dragon. Cette ancienne architecte d’intérieur a fondé l’agence NFT Madam en mars 2021 et est également chargée d’enseignement sur les « tokenomics » à Paris-Dauphine. Elle se déplace aussi au sein des entreprises pour expliquer le fonctionnement et les enjeux du Web3. Blandine Narozniak, également consultante Web3, développe quant à elle le réseau Metaverse Architects « avec des professionnels du design, de la programmation, mais aussi du droit fiscal et de la propriété intellectuelle, afin d’accompagner les clients dans leur projet », explique-t-elle. Pour cette dernière, les métavers vont apporter de nouvelles opportunités de carrière, que ce soit dans le design 3D, le smart contract ou même, pourquoi pas, des emplois d’agents d’accueil virtuels. On remarque également que de grands groupes, à l’instar de Disney, commencent à nommer des chief metaverse officers. Malin, Publicis a investi de cette fonction un avatar en juin dernier, à l’occasion de VivaTech 2022. Baptisé Leon, celui-ci est le reflet d’une équipe de 20 spécialistes de l’innovation.

Salaire. Entre 40 000 et 60 000 euros brut annuel.

 

CRYPTO-JOURNALISTE

Formation. Les diplômés en journalisme sont privilégiés pour ce type de poste, bien que les experts du monde de la finance ou de la tech puissent y prétendre, particulièrement s’ils disposent d’une première expérience dans un média.

Fiche métier. Ces derniers mois, les médias se sont emparés du boom des cryptomonnaies, des NFT et du Web3. Certains sont allés jusqu’à créer de nouveaux produits éditoriaux, à l’instar de Capital et de « 21 millions », sa newsletter dédiée aux actifs numériques, ou encore des Échos et de sa newsletter sur le métavers. Ces nouvelles verticales impliquent de disposer, au sein des rédactions, de journalistes spécialisés sur ces thématiques. « L’écosystème crypto monte en puissance depuis plusieurs années », constate Pauline Armandet, journaliste en charge de la rubrique BFM Crypto sur le site de BFM Business depuis avril 2022. Pour cette dernière, qui a suivi les cryptomonnaies dès 2017 à l’Agefi, le monde de la crypto est « facilement approchable » et demande une certaine « distance journalistique » avec les acteurs de ce secteur en ébullition. « Je suis là en tant qu’observatrice, affirme-t-elle. Mon rôle est de décrypter les tendances, savoir repérer les projets utiles de ceux inutiles, vulgariser et déconstruire les clichés sur cet écosystème. » Depuis la rentrée, Pauline Armandet tient une chronique dans l’émission BFM Crypto : Le Club sur BFM Business.

Salaire. Entre 35 000 et 55 000 euros brut annuel.

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