Les constructeurs sont formels: il y aura, dans les dix prochaines années, plus d’évolutions dans le domaine automobile qu’il n’y en a eu au cours du dernier siècle. La communication n'y échappe pas… Les points de contact se multiplient et des concessionnaires connectés voient le jour.
Même si les canaux traditionnels ne disparaissent pas, les agences misent davantage sur le digital. Certaines n'hésitent d'ailleurs pas à aller récupérer des talents chez les Gafa. Henri Tripard, vice-président de BETC (agence de Peugeot), reconnaît que ce sont surtout les réseaux sociaux qui permettent de donner une résonance à des événements, le Paris Dakar par exemple, ou à des innovations. Viralité oblige, les vidéos circulent à grande vitesse, surtout quand il s’agit d'images spectaculaires, comme celles de la voiture la plus rapide du monde, vue plus de 260 000 fois.
L’enjeu marketing est plus que jamais essentiel avec des consommateurs dont le profil change profondément. Le succès de l’appli En route pour le stade lancée par Volkswagen montre que les gens ont avant tout envie de se simplifier la vie. Conçue initialement dans le cadre d’un partenariat avec la Fédération française de football pour faciliter un réseau de covoiturage permettant d'aller à des matchs, elle a pris son propre essor depuis. Il est également probable que l'automobile de demain ne sera qu'un moyen de transport parmi d'autres. En témoigne le succès des applications pour se déplacer et calculer un itinéraire en changeant plusieurs fois de modes de transport.
Les constructeurs automobiles réinventent donc leur rôle. C’est le cas de Ford, qui, pour la première fois, ne participera pas cette année au Mondial de l’automobile de Paris. Un choix que Fabrice Devanlay, directeur communication France de la marque, justifie par le fait que «Ford a basculé du rôle de constructeur automobile au rôle de fournisseur de mobilité». Cependant, le salon de l'automobile a encore de beaux jours devant lui.