International

Palo Alto
Mehdi Ait Oufkir
Punch Tab
Hightail, une start-up de dix personnes de la Silicon Valley, n'attendait plus Mehdi Ait Oufkir lorsque le stagiaire français de Saint-Nazaire se présenta un beau jour de février 2006. Le VP qui l’avait recruté avait quitté la société en mauvais termes, ce qui n'avait pas découragé l'ingénieur de Polytech Nantes de faire le voyage. «Je voulais absolument découvrir ce qui se passait dans la Silicon Valley, raconte-t-il. J’ai été embauché après quelques semaines de stage.» Pendant cinq ans, la start-up lui a permis de «faire [ses] classes en développement de produit, modèles “freemium”, SAAS [software as a service] et marketing». Le temps, aussi, de s'imprégner de l'énergie entrepreneuriale palpable dans son environnement quotidien. «Beaucoup de gens ici s'investissent pour créer de la valeur à partir de rien. On était arrivé à 200 employés, je sentais que je ne pouvais plus créer autant de valeur qu'avant. Or j'avais les compétences pour lancer mon propre projet,» indique-t-il. En 2010, les stratégies marketing pour les produits de grande consommation étaient essentiellement  héritées des années 1960. D'où l'idée de développer des programmes interactifs de fidélisation basés sur la collecte de données des consommateurs: Punch Tab est sur un marché en pleine explosion, évalué actuellement à 4 milliards de dollars aux Etats-Unis. Mehdi Ait Oufkir, aujourd’hui âgé de trente et un ans, affirme avoir plus de 50 clients, y compris Nestlé et Purell. Sa société a levé 12 millions de dollars et compte 35 personnes. Il prévoit de doubler les effectifs d'ici fin 2015.
L.M.

 

Los Angeles
Micha Benoliel
Open Garden
Son appli-star, Firechat, porte bien son nom. Elle a contribué à la flambée de plusieurs mouvements sociaux en 2014, dont à Taïwan en avril (le gouvernement avait menacé de couper les connexions Internet), puis en Irak en juin, et surtout lors des manifestations pro-démocratie à Hongkong en septembre. Une application de messagerie instantanée pour mobile «qui relie les smartphones entre eux via Bluetooth ou wifi sans passer par le réseau opérateur», résume Micha Benoliel. Elle peut ainsi continuer à communiquer même en cas de coupures de réseau cellulaire ou d'internet. Par exemple lors de saturation des réseaux, fréquentes lors de manifestations. Ce Niçois de quarante-deux ans, qui a fondé en 2011 Open Garden, société éditrice de Firechat siégant en Californie, compte bien capitaliser sur ce succès. Il veut pousser son utilisation lors de festivals et d’événements par des marques, son adoption par des people et l’implantation de publicités.

C.C.

 

San Francisco
Marie-Catherine Beuth
Get NOD
«Je suis passée de “j’écris sur des gens qui font” à “je fais”», résume fièrement Marie-Catherine Beuth. A trente-quatre ans, cette journaliste au Figaro, également chroniqueuse à RFI, vient de créer l’application Get NOD (News On Demand). Le principe: une sélection d’articles pour rattraper l’actualité des derniers jours en quelques minutes. L’appli a été téléchargée plusieurs milliers de fois et la moitié des utilisateurs y reviennent chaque jour. Pour créer sa société, Marie-Catherine Beuth a choisi San Francisco, «pas du tout pour fuir la France, que j’adore», insiste-t-elle. Son installation aux Etats-Unis remonte à 2012, lorsqu’elle a remporté une bourse de l’université de Stanford. C’est grâce à ce projet qu’elle a été sélectionnée, elle est logiquement restée sur place pour le monter. Après plusieurs mois de gestation, Get NOD a vu le jour en octobre dernier grâce au Knight Prototype Fund, qui lui a alloué 35 000 dollars. Marie-Catherine Beuth a pris goût à l’entrepreneuriat, malgré les hauts et les bas «parfois pénibles», et est déjà prête à réitérer l’expérience, aux Etats-Unis… ou en France.
M.-J.L.

 

Palo Alto
Arthur Bodolec
Feedly
Créée en 2008, la plateforme personnalisée d'agrégation de contenus Feedly arriva en 2011 sur les «app stores» dans une version primitive. «C’est à ce moment-là que j'ai été invité à rejoindre les cofondateurs», indique Arthur Bodolec, vingt-huit ans. Diplômé de Strate, école de Design à Sèvres, il était designer en résidence à l'accélérateur parisien Le Camping lorsque la start-up fit appel à ses services. Son discours sur la créativité, tenu l'automne 2010 à TED-X Paris Universités, lui avait donné une visibilité au-delà de toute attente. L'occasion, pour lui, de démontrer l'aisance avec laquelle il collabore avec ingénieurs et commerciaux. «Travailler avec d'autres corps de métier m'a toujours intéressé», dit-il en référence à ses projets d'école dans le cadre de partenariats avec Centrale et l'Essec. L'application mobile a été sa priorité en arrivant chez Feedly. En l'absence de marketing, celle-ci avait été mise en avant par Google sur l'app store Android. Lorsque Google Reader a fermé, à l'été 2013, le nombre d'utilisateurs de Feedly a bondi de 2 à 15 millions. «Nous étions prêts», dit-il. La start-up, qui compte 1,2 million d'utilisateurs actifs par jour, est déjà presque à l'équilibre grâce à son service payant. Elle prévoit aussi un programme de content marketing qui permettra aux entreprises de promouvoir leur contenu auprès d'une audience très ciblée.
L.M.

 

San Francisco
Mathilde Collin
Front App
Le rêve californien de Mathilde Collin, vingt-cinq ans, cofondatrice et PDG de Front App, est né en janvier 2014: «70% des inscrits à notre version bêta étaient aux Etats-Unis, donc je suis venue les rencontrer. J'ai vu que le marché américain était plus mûr et plus dynamique.» La diplômée de HEC et son cofondateur polytechnicien Laurent Perrin planchaient sur Front App depuis l'été 2013 afin de résoudre le problème des communications à adresses multiples dans les entreprises (info@, contact@, media@, etc.). Pour motiver son installation en Californie, elle a déposé un dossier de candidature auprès de l'incubateur Y Combinator. «Les cinq membres de l'équipe se sont retrouvés dans une maison de Palo Alto de juin à septembre. Ça nous a beaucoup soudés et on a avancé très vite sur les fonctionnalités du produit et la croissance des revenus.» Dans la foulée, Front levait 3,1 millions de dollars auprès du créateur de Gmail et autres experts de plateformes logicielles. La société affiche plus de 200 clients de 3 à 300 utilisateurs chacun.
L.M.

 

San Francisco
Paul Duan
Bayes Impact
Paul Duan a passé son bac à quinze ans et se destinait à la finance. Une année à Berkeley comme lauréat du prix Berkeley-Sciences Po en économie, où il s'est lié d'amitié avec Eric Liu, le fondateur du club d'entrepreneurs de la Haas Business School, a bousculé son projet. Recruté par Eventbrite, il a été contraint de faire un séjour de six mois à Londres en raison de problèmes de visa. Il en a profité pour étudier la «big data» et se lancer dans la programmation. Avec des résultats probants puisqu'il s'est vu décerner en 2013 le premier prix d'Amazon Access Challenge et le prix du Quantified Work Challenge de la Fondation The Economist-Lumina. «Bayes Impact [cofondé avec Liu en 2014] est né de ma prise de conscience que je n'ai pas besoin d'être riche pour changer le monde. La science des données est une opportunité extraordinaire de mettre les outils technologiques existants au service du bien commun, dit-il. Notre ambition, à terme, est d'influencer les politiques publiques. Nous sommes une organisation à but non-lucratif pour éviter les risques de conflits d'intérêt.» A vingt-deux ans, ses projets actuellement en cours, en discussion et rêvés, sont respectivement les services d'urgence de San Francisco, la justice criminelle de Californie et d'Indiana et… Pôle emploi.
L.M.

 

Los Angeles
Pierre Dupaquier et Clément Durou
We are from LA
La French Touch, c’est eux aussi. Pierre Dupaquier et Clément Durou , vingt-sept et vingt-huit ans, se rencontrent en BTS de communication visuelle à l’Ecole Olivier de Serre avant d’intégrer l’agence publicitaire La Chose, où ils sont restés trois ans, empochant au passage le Prix Stratégies des jeunes créatifs en 2010. Bien que promis à un brillant avenir au sein du landernau publicitaire parisien, ils se lancent cette année-là dans une nouvelle aventure et créent le collectif de réalisateurs We are from LA. A la suite d’un premier fait d’arme très remarqué (un clip pirate de la chanson Power de Kanye West), le duo collabore avec plusieurs artistes français, comme Yelle et Cassius, tout en continuant à réaliser des publicités. Ils signent notamment le film «Baby & Me» pour Evian (BETC). Maintes fois primées, cette publicité leur permet de consolider leur réputation de réalisateurs talentueux, mais surtout de se faire un nom à l’international. En 2013, Pharrell Williams leur confie la réalisation du clip de sa chanson Happy, qui a rencontré un véritable succès planétaire avec 500 millions de vues sur You Tube.
O.R.

 

San Francisco
Ludovic de Gromard
Y Generation

Lorsque Muhammad Yunus, pionnier du microcrédit, lui donna une accolade devant les participants au Social Business Day à Dacca (capitale du  Bangladesh), en juin dernier, Ludovic de Gromard, vingt-sept ans, sentit son destin basculer. Le diplômé de l'Essec venait de faire son premier «pitch» pour Y Generation, le projet de social business qui avait occupé ses week-ends depuis quatre mois. Sa vision: susciter, dans les pays en développement, l'émergence de cadres et agents de maîtrise dans les populations ignorées par les multinationales faute d'éducation et ce grâce à une initiative de formation professionnelle qui combine cours en ligne, coaching et apprentissage en entreprise. Revenu à San Francisco, où il avait été transféré un an plus tôt de Dubai par son employeur, le jeune entrepreneur a négocié un mi-temps pour effectuer sa transition. Le temps de créer un réseau d'organisations (Cross Knowledge, SENAI) et d'entreprises partenaires (Danone, Schneider, Renault) pour poser les bases du projet. Avec 15 bénévoles dans le monde et cinq employés à plein-temps à compter de janvier, il est sur le point de partir au Brésil où des micropilotes sont prévus dès 2015.
L.M.

 

Issy-les-Moulineaux
Cédric Hutchings
Withings
«Je rentrais du MIT [Massachusetts Institute of Technology], où j’avais planché sur les interactions hommes-machines. La sortie de l’Iphone fin 2007 fut une révélation», raconte Cédric Hutchings, aujourd’hui âgé de trente-huit ans. L’année suivante naissait Withings, l’une des pépites françaises dans l’univers digital, avant-gardiste pour les objets connectés, créée avec Eric Carreel et Frédéric Potter (qui partira plus tard pour fonder Netatmo). Hutchings et Carreel, deux ingénieurs issus de Centrale, s’étaient connus quelques années plus tôt chez Inventel, une spécialisée dans les box adossées à des opérateurs télécoms. Avec Withings, l’idée était de «fabriquer des objets connectés en cassant le silo des opérateurs», sur les thématiques de la santé et du bien-être au quotidien. La société a réalisé à l’été 2013 une levée de fonds record de 23,5 millions d’euros, dont 11 millions auprès de la Banque publique d’investissement (BPI) France. Elle réalise la moitié de son chiffre d'affaires aux Etats-Unis. Face à ses rivaux américains, tel Fitbit, Withings, 145 salariés, a ouvert des bureaux à Boston et Hongkong.
C.C.

 

San Francisco
Anji Ismail
DOZ
«Début 2010, personne en France ne comprenait le concept d'une agence marketing virtuelle et participative», raconte Anji Ismail, vingt-sept ans, cofondateur et PDG de DOZ. L'incubateur californien Plug & Play a été le premier à comprendre son projet de plateforme marketing participative, avant qu'Uber et Air bnb ne popularisent le concept d'économie collaborative. Son premier séjour dans la Silicon Valley, à l'été 2010, a été le début du développement de Capseo entre la France et les Etats-Unis. Avec des présentations sous les feux de la rampe devant des investisseurs, puis un ralentissement brutal imposé par des problèmes de visa en 2013. Revenu aux Etats-Unis il y a un an, il s’est remis en selle grâce à 500 Startups, un incubateur de San Francisco. DOZ a levé 1 million de dollars de capital-risque et reçu 500 000 dollars de BPI France. La plateforme compte plus de 35 clients servis dans 15 pays.
L.M.

 

Paris
Céline Lazorthes
Leetchi
Originaire de Toulouse, Céline Lazorthes fait ses armes pendant quelques mois à l’agence Rapp en parallèle de ses études à l’Institut de l'internet et du multimédia, avant de rejoindre l’aventure Eyeka, pionniers de la cocréation, en février 2007. Cette même année, elle intègre le Master Digital Business d’HEC, en partenariat avec Télécom Paris Tech, et trouve alors la vraie bonne idée qui la fera connaître: un site d’organisation de cagnotte. Leetchi, c’est le nom de ce site, permet à tous d’organiser des collectes d’argent pour divers événements, en toute sécurité. En 2013, elle créé également Mangopay, une solution de paiement sur internet pour les acteurs de l’économie collaborative. Une année placée sous le signe de la consécration puisqu’elle arrive en première position au classement des 100 personnalités qui font le web français dans la catégorie Entrepreneur du moment (classement Europe1, Le Parisien et French web) et qu’en 2013, Leetchi.com est désignée comme la meilleure start-up française par le magazine Wired Europe.
A.R.

 

Menlo Park
Yann LeCun
Facebook
En décembre 2013, Facebook a recruté le professeur français Yann LeCun, cinquante-quatre ans, issu de de la prestigieuse New York University (où il enseigne encore à temps partiel), pour diriger son équipe sur l’intelligence artificielle. Soit actuellement 40 personnes, ingénieurs et chercheurs de haut niveau, réparties entre le siège de Menlo Park (Californie) et New York. Une vingtaine de nouvelles recrues sont attendues pour cette année. «Notre but est de faire avancer les technologies autour de l’intelligence artificielle, dont l’apprentissage automatique [«deep learning»], qui permet aux machines d’apprendre à partir des comportements des internautes», résume-t-il. En même temps, Facebook a noué un partenariat avec l’Université de New York pour mener des recherches communes sur la data, le «machine learning» et l’intelligence artificielle. L’enjeu n’est pas mince puisqu’il s’agit d’améliorer l’intelligence artificielle du média social, qui brasse quotidiennement une énorme masse d’informations sur ses utilisateurs, pour le rendre plus pertinent. «Alors que l’on est submergés par des masses d’informations, on va avoir besoin d’agents intelligents pour les gérer», poursuit-il. Yann LeCun est considéré comme un des pionniers en matière d’intelligence artificielle. Passé par le laboratoire de l’opérateur AT&T de 1988 à 2002, il y a notamment créé un algorithme qui a permis de développer un système de lecture de chèques. Une jolie prise pour Facebook.
C.C.

 

Londres et Los Angeles
Agathe Marian
TBWA Media Arts Lab
Planneur stratégique global chez TBWA Media Arts Lab depuis avril 2012, Agathe Marian s’occupe de l’une des marques que rêvent de suivre tous les publicitaires: Apple. Une marque qu’elle pilote depuis Londres et Los Angeles. En charge de la stratégie marque et produit (smartphones, tablettes, applications, ordinateurs, etc.) au niveau global, la jeune femme en gère également les déclinaisons locales pour la télévision, le print, l’affichage et le digital. Diplômée de Sciences Po Paris après une khâgne et une licence à la Sorbonne, elle a effectué un début de carrière classiquement prometteur, commençant par un stage chez BETC en 2009 avant d’intégrer DDB Paris au poste de planneuse stratégique. C’est en avril 2012 que la jeune française a quitté cette agence pour rejoindre TBWA Media Arts Lab. A noter que d’autres planneurs français y travaillent pour Apple, comme Marc-Antoine Jarry, ex-Ogilvy Paris, nommé chief strategic officer sur ce budget en septembre 2014.
A.R.

 

Miami
Eric Mathis
Ondamax Films
C’est en 2007 qu’Eric Mathis, diplômé de la Sorbonne en médias et management et titulaire d’une maîtrise en cinéma, a fondé sa société de production et de diffusion, dont le siège est à Miami. Ondamax Films produit et distribue du contenu publicitaire (notamment pour L’Oréal, Coca-Cola, Garnier, Gucci, Maybelline et Mercedes), mais aussi des films et séries TV, du contenu digital et des clips vidéo. A travers ses collaborations avec des réalisateurs réputés et des talents émergents, la société, peu connue en France, s’est illustrée à l’international pour sa créativité au service de la publicité et de l’industrie du cinéma. Depuis sa création, Ondamax Films est à l’origine d’environ 300 projets et aligne 125 récompenses dans nombre de festivals (Sundance, Cannes, Toronto, Berlin, Venise, etc.).
O.R.

 

Honolulu
Pierre Omidyar
First Look Media
Pierre Omidyar cultive la discrétion. A tel point que ce milliardaire franco-iranien, qui a fait fortune à peine âgé de trente ans en fondant Ebay, ne souhaite pas particulièrement s’exprimer dans la presse. Mais ce sont pourtant les médias qui l’occupent actuellement. L’ancien programmeur a lancé un groupe médias fin 2013, First Look Media, y injectant 250 millions d’euros et promettant d’encourager toutes les formes innovantes d’investigation. Tout récemment, le 8 décembre 2014, Pierre Omidyar, aujourd’hui âgé de quarante-sept ans, proche du couple Clinton et philanthrope, a enrichi sa galaxie d’un nouveau projet de «journalisme social», Reported.ly: ce site de curation se donne pour objet de repérer des idées d’articles ou d’enquêtes sur les réseaux sociaux afin de créer du contenu ensuite redistribué sur ces mêmes réseaux. Sur le site de Reported.ly, on peut lire une déclaration d’indépendance sans ambiguïté: «Nous ne prenons d’ordres de personne, point final.» Plus tôt, l’an dernier, avant Reported.ly, Pierre Omidyar avant déjà lancé The Intercept, un média consacré au journalisme d’investigation créé par Glenn Greenwald, connu pour avoir publié les révélations d’Edward Snowden sur la surveillance globale par les Etats-Unis.
D.L.G.

 

Berkeley
Maxime Pouvreau
Petit Pot
Maxime Pouvreau, vingt-huit ans, n'hésite jamais à frapper aux portes. C'est ainsi que ce pâtissier landais, natif du village de Saint-Sever où il fit son apprentissage, multiplia les expériences dans les restaurants étoilés Michelin en Angleterre, à Paris et à San Francisco, où il suivit une Américaine il y a six ans. «La meilleure chose qui me soit jamais arrivée», confie-t-il. Un cursus de commerce de trois ans au City College de Berkeley et une rencontre fortuite avec un diplômé de Sup Agro doté d'une expérience commerciale, Pierre Cœurdeuil, le mettrent sur sa voie rêvée: monter sa société. Lancé en 2013 comme une offre de plats distribués dans des bocaux en verre, Petit Pot s'est concentré en avril dernier sur ses meilleures ventes: les desserts. Ses pots de crème sont vendus dans les épiceries fines de San Francisco, bientôt rejoints par une mousse au chocolat et des sablés. Prochaine étape: lever des fonds pour accélérer la croissance.
L.M.

 

Palo Alto
Martin Ryssen et Pierre-Francois Verley
Talentoday
Martin Ryssen, trente-deux ans, et Pierre-Francois Verley, trente-trois ans, étaient chacun à la recherche d'un partenaire entrepreneur quand un ami commun les mit en contact en mars 2011. Les deux Nordistes étaient sur la même longueur d'onde. Leurs expériences professionnelles respectives leur avaient permis de «repérer que la gestion de carrière pouvait être modernisée.» Leur start-up Talentoday est née à l'incubateur de Centrale-Essec. La plateforme a été lancée à la rentrée 2012 en partenariat avec des grandes écoles. «Un séjour d'étude dans la Silicon Valley m'avait donné très envie d'aller entreprendre là-bas», dit Pierre-François Verley. Plus de 3 millions de personnes dans le monde ont répondu au questionnaire psychométrique sur la plateforme gratuite lancée en 2014, et plus de 20% ont partagé les résultats sur les réseaux sociaux. Ce profil permet de développer une analyse très fine des personnalités des individus, améliorant la mise en relation entre candidats et employeurs. «Nous voulons aider les gens à mieux se connaître pour éliminer le fossé entre les attentes des entreprises et les motivations des candidats, qu'il s'agisse de recrutement ou de mobilité interne en entreprise», explique Martin Ruyssen. Choisi par Oracle comme un partenaire «Gold», Talentoday compte pour clients plus de 100 entreprises et a déjà recruté Pearson parmi ses partenaires distributeurs. La société envisage de doubler ses effectifs d'ici fin 2015.
L.M.

 

San Francisco
Daniel Yanisse
Checkr.io
Un stage à la Nasa durant ses études à Polytech Lausanne avait donné envie à Daniel Yanisse, aujourd’hui âgé de vingt-six ans, d'une expérience Silicon Valley. Arrivé en Californie en 2012 via un stage à Los Angeles, il eut tôt fait de se faire embaucher avant de rejoindre une start-up de Palo Alto en 2013. «Chez Deliv, une société de livraisons semblable à Uber, je me suis rendu compte que la vérification des profils des collaborateurs est un processus compliqué», explique-t-il. En janvier 2014, il s'est mis au travail sur une solution avec un ami ingénieur rencontré à Los Angeles, Jonathan Périchon. Leur prototype prêt en avril a été retenu par le célèbre incubateur Y Combinator. Dans la foulée, Checkr.io a levé 9,1 millions de dollars et compte déjà plus de 100 clients, qui réalisent plus de 10 000 vérifications de profils par mois.
L.M.

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