Agences web

Depuis Christine Santarelli, cofondatrice et coprésidente de Duke (de 1999 à 2008) qui fut longtemps la figure féminine des agences interactives, peu de femmes ont pris le pouvoir dans cet univers. Et les exemples connus restent des exceptions, à l'instar de Florence Trouche, présidente d'Isobar (Aegis Media). Ainsi, Anne Browaeys, longtemps directrice générale de Fullsix France - partie aujourd'hui chez Amaury Médias - n'en a jamais pris la présidence.

Quant à Aurélie de Villeneuve, à la fois directrice associée et directrice de la création de l'agence digitale 5ème Gauche, elle reste un profil rare sur le marché. «Nous étions quatre au démarrage de Duke. J'ai donc pris naturellement des fonctions de direction de création aux côtés de Christine», explique-t-elle, tout en notant effectivement que le Web attire plus d'hommes. A 5ème Gauche, il y a une directrice artistique senior, Maria Sanmiguel, mais aucune femme développeur ou intégrateur», ajoute-t-elle. Cela suppose de maîtriser les logiciels et de chercher des solutions dans l'esprit “gamer” que l'on trouve sans doute davantage chez les joueurs de jeux vidéo».

Les vraies «patronnes» sont des indépendantes comme Valérie Legat, cofondatrice et directrice générale de Business Lab. Elle est en lien avec l'équipe création alors que son compagnon Julien Sivan, le président de l'agence (créée en 1998, 70 personnes), chapeaute la technique. «La technologie et l'innovation sont encore un monde plus masculin comme les écoles d'ingénieurs, note-t-elle. Pourtant les femmes auraient plus de facilité à construire des expériences fluides sur le digital car elles ont cette sensibilité sur l'“user experience”».

Deux femmes ont relevé le défi de diriger des agences digitales ces dernières années: Marion Combaluzier, chez TBWA interactive, et Fabienne Cammas, ingénieur et designer de formation, vice-présidente de Plan créatif et cofondatrice de l'agence Beesnet. Elles se retrouvent aujourd'hui directrices associées chez Babel, agence intégrée, présidée par Laurent Habib, dont Fabienne Cammas assure la direction générale.

«Le frein technologique dans le digital est surprenant, car les usages du Web sont supérieurs chez les femmes, observe Marion Combaluzier. En réalité les femmes ne se donnent pas encore les moyens de postes de direction car elles continuent à avoir le sentiment d'être moins capables, et dans les faits elles sont moins cooptées».

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