Est-ce une question de geek ou la «hipster attitude»? Les utilisateurs d’Android semblent plus réactifs aux push sur mobiles que les utilisateurs d’Iphone. C’est en tout cas ce que montrent les chiffres d’Accengage, qui a analysé les statistiques des 5 milliards de push qu’elle a envoyés en 2014 dans 70 pays. Soit au total 150 millions d’utilisateurs de smartphone.
La moyenne du taux de réactivité (le pourcentage de personnes qui ont ouvert le push) est de 6%, pour tous les IOS. Mais dans le détail, les campagnes de notifications sur Android sont beaucoup plus performantes que sur le système d'exploitation d'Apple. Lorsqu’on compare les 10% des campagnes les plus performantes sur Android et sur IOS, on obtient un différentiel de 1 à 3 en termes de taux de réactivité. Le maximum étant atteint à 6% pour IOS et à 20% pour Android. Pourquoi une telle différence?
La première des raisons est technologique. Le centre de notifications –le menu déroulant par lequel on accède aux notifications– est plus développé sur Android, avec notamment le rappel de l’alerte en haut de l’écran. «La rémanence d’un message est plus longue sur le système de Google», explique Jérôme Stioui, PDG d’Accengage. Cela donne plus de visibilité à la notification et permet aux utilisateurs de ne pas l’oublier, ou de la mettre de côté pour plus tard.
D’autre part, les différents formats disponibles de push sont plus nombreux sur Android que sur IOS, où il n’existe que le texte. «Androïd permet d’envoyer des messages plus longs, et pas seulement de 140 caractères, mais aussi des photos seules ou des articles entiers, par exemple. Le système offre plus de personnalisation des messages envoyés. Pour une même campagne, sur le même type de cible, nous avons observé un 50% d’ouverture en plus, rien qu’avec ces types de notification», raconte-t-il.
Mais n’oublions pas non plus les utilisateurs. Les adeptes de l’un ou l’autre des systèmes ont en effet des habitudes très différentes. Les utilisateurs d’Iphone sont souvent des mobinautes aguerris. Ils possèdent leur smartphone depuis longtemps et de nombreuses applications. La preuve: alors que la part de marché est largement à l’avantage d’Android, les deux tiers des notifications envoyées par Accengage ont été envoyées sur IOS. Un déséquilibre qui traduit bien évidemment la multiplication des applications sur Iphone.
En revanche, éduqués depuis longtemps à la sonnerie des notifications, et sans doute plus saturés, les IOS addicts sont plus réticents, et ne les ouvrent plus. Surtout avec des formats moins diversifiés et personnalisés que sur Android. Un point de perfectionnement, donc pour Apple.