Puisqu’elle n’existait pas, il fallait l’inventer. Hubert Dupuy, directeur de l’organisme de formation l’Institut de l’événement, cherchait depuis longtemps le modèle idéal d’une école formant des «event managers». C’est grâce au cofinancement de Lévénement, nouveau regroupement des agences événementielles, mais aussi de l’Unimev (Union française des métiers de l’événement) et de certains acteurs du marché auxquels l’actionnariat a été ouvert, comme l’agence Double 2 par exemple, que ce projet va voir le jour. «C’est l’école d’une filière rassemblée, impliquée dans le comité pédagogique et dans le corps professoral. C’est très fort en termes de légitimité. » souligne Hubert Dupuy, directeur du futur établissement.
Pour cette école, dénommée Lécole, The Event Thinking School, la ligne directrice est très claire: «Nous voulons former des esprits événementiels agiles, capables de créer l’événement quel que soit le type de format et de problématique.»
De niveau master 1 et 2, elle ouvrira en septembre 2017. Elle proposera une première année pluridisciplinaire puis une seconde de spécialisation, avec un stage à effectuer chaque année. Les fondamentaux de l’enseignement supérieur seront respectés, mais son comité pédagogique s’est attaché à imaginer de nouveaux modèles d’enseignement pour amener les élèves de cette première promotion, soixante au total, à penser différemment.
Le cliché du cours d’amphi va prendre en effet un sacré coup de vieux. Le projet pédagogique intégrera par exemple l’approche du design thinking, actuellement très prisée dans le management de l’innovation, pour instaurer de la cocréation de contenus entre professeurs et étudiants. Autre pratique inédite, l’école, nomade, proposera 80% de ses cours dans des lieux différents. «Le site est notre matière première», rappelle Hubert Dupuy. Palais des Congrès, salles de spectacles, auditorium et friche industrielle deviendront autant d’occasions de s’adapter et d’imaginer. Ce nomadisme sera soutenu par une application très complète pour aider les étudiants à embarquer leur école dans leur smartphone.
Enfin, 50% des cours seront prodigués en anglais, donnant à cette nouvelle structure la dimension internationale indispensable pour accueillir un grand nombre d’étudiants étrangers venus chercher un savoir-faire français des métiers de l’événement.
Pour Olivier Mothes, directeur associé de Manifestory et membre du comité pédagogique, cette nouvelle école a un véritable rôle à jouer sur le marché: «Nous allons définir des formations spécifiques à partir de nos besoins, et généraliser une haute exigence en termes de niveau. Cela harmonisera aussi les attendus sur les profils clés, sur lesquels chaque agence a pour le moment sa propre interprétation.»
Une harmonisation qui, si elle est nécessaire, ne portera pas atteinte aux valeurs de pluralité qui font la richesse de ce métier: «Nous ouvrons l’école à tous les profils, avec un tronc commun entièrement personnalisable. Si nous nous attachons à créer un état d’esprit, la diversité sera toujours bien là.»