Expertise
Dans un ordre mondial en perpétuel mouvement, les entreprises doivent se (re)connecter à des clients qui créent parfois les usages avant elles. Posture potentiellement complexe quand cette réinvention touche des organisations historiques. Analyse avec Karine Augoyat et Olivier Picard, VP chez frog, part of Capgemini Invent.

Pour une entreprise aujourd’hui, que veut dire se transformer ?

Karine Augoyat : Pour commencer, la transformation est encore trop souvent associée à la seule innovation technologique ou au digital, alors que celle-ci peut aussi être sociale ou collaborative. De plus, si certains parlent de transformation radicale, chez frog, nous pensons qu’elle peut se faire sans big bang. Celle-ci peut être progressive, décomposée en différentes séquences, pour obtenir des premiers résultats tangibles, rapidement observables qui sauront amorcer la dynamique de changement et motiver les équipes. Nous préférons parler de mouvement plutôt que de transformation : il vaut mieux marcher un peu tous les jours que de faire un marathon une fois par an !

À quoi ressemblerait cette mise en mouvement pour les entrerpises ?

O.P: Il faut créer une dynamique pour activer l’entreprise, avec d’un côté une vision claire sur les opportunités et perspectives à moyen / long terme et de l’autre des mises en mouvement à tous les niveaux de l’organisation. Cela se traduit par des boucles courtes et régulières d’échanges entre les entreprises et les utilisateurs, pour caractériser leur appétence vis-à-vis de la nouveauté. Il faut savoir détecter les opportunités qui permettront d’initier cette approche. La crise sanitaire et les enjeux de développement durable peuvent par exemple, être des moteurs de changement.

Comment peut-on transformer les actifs des grandes entreprises ?

Olivier Picard : Les solutions innovantes ont besoin de temps pour émerger, s’affiner et rencontrer leur marché. Le challenge est de faire cohabiter des schémas organisationnels historiques et des structures plus agiles. Les entreprises doivent continuer à opérer leur core business basé sur des actifs existants et en même temps créer des entités ou équipes parallèles fonctionnant comme des start-ups. On parle alors de Venture Design.

Comment frog accompagne-t-elle ce type d’entreprises ?

K.A : Nous accompagnons nos clients de bout en bout, de la vision stratégique jusqu’à la mise sur le marché et au passage à l’échelle du nouveau business. Nous croyons en l’hybridation des expertises d’innovation, de marque, de conseil, de design, de tech et de data dès le démarrage du projet. Cette combinaison unique de compétences associée à une méthodologie éprouvée est notre force sur le marché. À titre d’illustration, pour identifier des relais de croissance en amont, nous combinons de la user research avec des ethnographes qui cherchent à comprendre les attentes et irritants des consommateurs, à du social listening pour détecter des tendances et des insights via les réseaux sociaux, et enfin à du market research pour apporter via la data une dimension quantitative et objectiver les intuitions et pistes d’opportunités. La clé, c’est de s’assurer à chaque étape du projet que ce qu’on conçoit est à la fois désirable pour les consommateurs, viable économiquement pour l’entreprise, et faisable en termes d’organisation, voire de solution technologique le cas échéant.

Un exemple de transformation : le cas Relay

Le Groupe Lagardère & Connexions a souhaité faire évoluer l’offre Relay en gares de proximité. Après avoir établi des « garechétypes », pour définir les catégories d’espaces et de besoins, nous avons testé de nouveaux concepts, tels qu’un prototype de Relay Express sur les quais de gares, ainsi qu’un nouveau concept de Relay pour les gares du quotidien. À suivre…

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