À l’issue d’un appel d’offres qui opposait BETC, Havas Paris et Publicis Consultants, c’est l’agence indépendante Australie qui a finalement été retenue par Santé publique France (ex-Inpes, Institut national de prévention et d'éducation pour la santé) pour gérer son budget «santé sexuelle». Australie connaît la maison, elle avait déjà travaillé avec l’Inpes notamment dans le cadre de la prévention des maladies d’hiver.
Jusqu'ici, les différents sujets relatifs à la santé sexuelle comme le sida, les IST (infections sexuellement transmissibles) et la contraception avaient fait l'objet de campagnes de communication distinctes. À l'exemple des interviews de Chlamydia, Hépatite B, Gonocoque et Syphilis en 2011 qui encourageaient le dépistage régulier des IST ou du clip, façon manga et fête du slip en 2014 sur le port du préservatif masculin ou féminin, tous signés McCann Paris. L'agence avait également conçu la célèbre saga «Les Puceaux». Mais Santé publique France a jugé qu’il était désormais préférable d'aborder ces différents sujets dans une seule et même communication. Cette première prise de parole unifiée aura lieu à la rentrée 2016.
«La proximité entre ces différentes thématiques justifie que nous les traitions dans leur ensemble», explique David Leclabart, directeur général de l’agence Australie. «La campagne qui sera diffusée en radio, sur le web, à la télévision et en affichage aura pour but d’informer les Français des risques auxquels ils s’exposent s’ils ne se protègent pas. Mais nous veillerons toutefois à ne pas communiquer de façon trop anxiogène afin que la sexualité reste perçue comme une source d’épanouissement plus que de danger. Nous ferons également en sorte de prendre en compte les différences culturelles et préférences sexuelles de chacun afin que personne ne se sente mis à l’écart par la campagne», poursuit le patron d'Australie. L'agence aura aussi pour mission de faire fusionner les différents sites gouvernementaux traitant de santé sexuelle «Onsexprime.fr», «choisirsacontraception.fr» et «info-ist.fr» afin de délivrer un contenu de qualité qui fasse office de référence et qui puisse contrecarrer les innombrables sites douteux, sources de désinformation.
Péril jeune
«Même si toute personne ayant une vie sexuelle est concernée par les problématiques que nous aborderons, les jeunes restent la cible prioritaire. Étant les moins informés, ils sont naturellement plus susceptibles de s’adonner à des pratiques à risque que le reste de la population», indique David Leclabart. C’est donc pour s’adresser à cette tranche de la population, dont l’apprentissage de la sexualité se fait la plupart du temps via la pornographie, qu’Australie démarche actuellement des youtubeurs afin que ces derniers sensibilisent différemment leur audience aux questions relatives à la santé sexuelle.