Evénementiel
Avec le confinement et l’interdiction des rassemblements, l’événementiel a plus que jamais pris le tournant du digital. Christophe Cousin, président de l’agence événementielle Win-Win, explique comment sa société a renforcé son positionnement sur ce créneau.

Quel impact la crise a-t-elle eu sur votre agence ?

À partir de début mars, 100 % de nos événements prévus sur les six prochains moins ont été annulés ou reportés. 60 % de notre chiffre d’affaires repose sur l’événementiel (le reste sur du conseil, de l’architecture de marque). Si nous n’avions rien fait, nous pourrions estimer, en 2020, perdre 50 % de notre chiffre d’affaires.

 

Qu’avez-vous mis en oeuvre pour éviter cela ?

Il y a cinq ans, nous avons créé notre hub digital à Marseille. Nous avons développé et adapté une série de technologies aux métiers de l’événementiel et de l’expérientiel. Début mars, cela faisait des années que je « bassinais » les équipes avec la transformation digitale. Désormais, elle sera radicale et intégrale. Les équipes sont au travail en télétravail avec un but : créer une transformation intégrale de nos métiers en digital. Puisqu’il n’y a plus de capacité en présentiel, la question est de savoir comment transformer des événements en distanciel. Nous avons fait un exercice et imaginé comment nous aurions pu organiser en distanciel les événements orchestrés en 2019. Aujourd’hui, 100 % des nouvelles demandes que nous recevons portent sur du digital. Depuis le début du confinement, nous avons eu zéro brief live et 72 briefs e-live.

 

Quel événement digital avez-vous récemment organisé ?

Le 28 mars, nous avons organisé le premier congrès virtuel mondial de médecins réanimateurs pour la Société savante européenne de réanimation (ESICM). Nous avons créé une conférence de huit heures avec 24 speakers du monde entier. Des experts de la réanimation confrontés au Covid-19 ont échangé sur les bonnes et mauvaises pratiques. Nous avons enregistré 55 000 participants, contre 5 000 à 6 000 en physique d’habitude.

 

La relance consiste donc à accentuer ce que vous faisiez…

Nous avons formalisé tout cela sous une marque, E-live by Win-Win.com, lancée le 6 mai avec une campagne sur BFMTV et Cnews, soit plus de 400 passages TV avec un spot de trente secondes. Une campagne accompagnée d’autres actions de communication (e-mailing, RP). Nous avons eu plus de 600 contacts et 72 leads qualifiés. 5 % de ces contacts étaient des clients ou des gens que nous connaissions et 95 % des prospects : assureurs, banques, grandes entreprises actuellement confrontées à la problématique de reprendre la parole.

 

Comment êtes-vous allés plus loin ?

En parallèle, nous développons ce qui peut créer de l’émotion et de l’interaction. Par exemple, sur l’accueil, nous avons imaginé une interface phygitale où une vraie hôtesse en visioconférence vous accueille. Nous avons développé une brique spécifique pour le travail en atelier : nous pouvons multiplier les rooms avec animateur, modérateur, tableau blanc… Autant de composantes utilisées en présentiel et intégrées dans une seule interface. Autres exemples : un livre d’or digital, une décoration florale digitale, une box envoyée en amont aux participants avec des accessoires pour participer à un team-building ou autre. Nous adaptons tous nos métiers et essayons de leur trouver une conversion digitale.

Chiffres clés 

45. Nombre de collaborateurs de l’agence Win-Win auxquels s’ajoutent une quinzaine de free-lances.

16,8 millions. Chiffre d’affaires 2019 de l'agence.

4,9 millions. Marge brute 2019.

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