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Inflation, problème d’attractivité du métier, RSE… Sandrine Cormary, présidente du Syndicat du conseil en relations publics (SCRP), revient sur les grands défis que doit relever le secteur des RP. Un article également disponible en version audio.

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Les chiffres du secteur pour l’année 2022 semblent confirmer la bonne tenue du marché des RP malgré les crises. Comment voyez-vous l’année à venir ?

Les résultats des agences adhérentes du SCRP – qui représentent 60 % de notre marché – ont en effet confirmé les prévisions de croissance faites il y a un an, tant en termes de chiffre d’affaires (+12,6 %) que d’honoraire. Mais si leurs projections pour 2023 sont à peu près équivalentes, traduisant une certaine confiance en l’avenir, la prudence doit rester de mise dans les métiers de conseil comme les nôtres. D’abord parce que toutes les agences ne vivent pas la même situation. Ensuite parce que l’attentisme de nos clients se fait plus fort du fait de l’inflation et des prix de l’énergie. Nous ne sommes pas à l’abri de réductions budgétaires.

Quelle mesure demandez-vous pour limiter l’impact de l’inflation ?

Le SCRP se joint à l’AACC et à l’Udecam pour demander la réintégration de la clause d’indexation aux contrats avec les agences conseil en RP, qui est basée sur l’indice Syntec. Mis à jour mensuellement, ce dernier est représentatif de l’évolution des coûts salariaux, qui constituent environ 65 % des coûts de fonctionnement de l’agence. Nous appelons donc nos partenaires, les marques, les institutions et les entreprises, qu’elles consentent à réintégrer cette clause d’indexation dans leurs contrats avec leurs agences conseil en RP afin de leur permettre de trouver les gains de productivité nécessaires et créer de la valeur. Cet indice a disparu avec la fin de l’inflation et le retour de cette dernière impose qu’il revienne.

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Le contexte actuel a-t-il une incidence sur les chantiers engagés, notamment en matière de RSE ?

Non, au contraire. Il est clair que tout ce qui touche à la RSE est devenu central. Nous continuons d’accompagner les agences membres du SCRP dans leur démarche RSE jusqu’à l’obtention du label RSE Agences Actives (créé par l’AACC avec Afnor Certification). À date, quatorze agences ont été labélisées. Parallèlement, nous allons lancer un guide des appels d’offres pour encadrer les pratiques et éviter les abus tels que les appels d’offres mal définis ou qui regroupent quinze agences.

L’attractivité en berne du métier est, semble-t-il, devenue un vrai sujet…

Nous devons poursuivre notre travail de pédagogie comme nous le faisons chaque année à travers des opérations comme le Carrefour des RP. Mais nous devons aussi l’intensifier. Car si l’étude que nous avons réalisée en 2022 avec l’Ifop sur le rapport au travail, menée auprès des salariés de nos membres, confirme leur attachement au métier, la comparaison avec l’ensemble des salariés du privé révèle que ces derniers trouvent beaucoup plus de sens à leur métier que nos collaborateurs en agence ! Ajouté au constat que les jeunes talents veulent aller directement chez l’annonceur, sans passer par la case agence, l’attractivité et le sens de notre métier sont effectivement les grands défis que nous avons à relever.

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