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En souffrance depuis deux ans en raison de la crise sanitaire, les lieux de l’événementiel commencent à reprendre des couleurs avec l’arrivée des beaux jours et surtout la levée du passe vaccinal.  

La levée du passe vaccinal le 14 mars pourrait bien avoir marqué la fin de la zone de grande turbulence dans laquelle se trouvait le secteur de l'événementiel, et notamment les lieux, depuis deux ans. « La sortie de crise bat son plein, en particulier pour les événements de petite et moyenne taille, comme les séminaires et les réunions d’entreprise », rapporte Delphine Bouclon, directrice du pôle événementiel de Châteauform'​ et présidente de la CLÉ, Collective des lieux événementiels.

Jusqu’à présent, les lieux et les agences étaient confrontés à la frilosité des clients, qui ne souhaitaient pas faire peser de risque de contamination sur leurs salariés. Ces clients se montraient aussi plus exigeants en termes de garanties face aux risques d'imprévu et de fermeture. Le secteur a enregistré une perte de business d'environ 60 % en 2020 et une baisse de 40 % en 2021, selon Delphine Bouclon. « Pour 2022, on espère atteindre 70 % à 80 % de nos objectifs de 2019 », confie-t-elle. « En septembre, octobre et novembre, il y avait de belles éclaircies, avec un carnet de commandes bien rempli, mais Omicron nous a scié les pattes », déplore Gaëlle Bourguignon, directrice générale de l’agence événementielle La Fonderie. 

« Effet entonnoir »

La crise sanitaire est aujourd’hui loin dans les esprits, du fait de la guerre en Ukraine, une actualité anxiogène qui en chasse une autre. « On sent que nos clients ont besoin de se retrouver pour des moments suspendus et conviviaux », dit Delphine Bouclon. Un constat partagé côté agence par Gaëlle Bourguignon : « Il y a de fortes attentes de retrouvailles avec des envies de rassemblements festifs ». Nicolas Charruyer, fondateur et directeur de l’Agence 008, avertit : « Il va y avoir un effet entonnoir à partir de mai et une saturation du marché ». C'est aussi ce que confirme Delphine Bouclon : « Tout le monde recherche des lieux et des espaces pour des événements qui ont été reportés en 2020 et 2021. Les salles de spectacles sont également prises d’assaut. »

Si certains événements d'envergure ont déjà eu lieu en plein air, comme une convention pour 1 800 personnes organisée en octobre 2021 au Puy-du-Fou par l’Agence 008, la plupart des soirées et conventions reprendront à l’été, après deux ans d’absence en présentiel. « Le calendrier des événements corporate a été décalé et les clients anticipent désormais longtemps à l’avance, avec de nombreux rendez-vous prévus pour début 2023 », dit Gaëlle Bourguignon.

À l'heure actuelle, le secteur bénéficie encore des mesures de chômage partiel. « Les lieux et les hôtels ne tournent pas encore à 100 % de leurs effectifs. On sent un ralentissement », assure Gaëlle Bourguignon. « On espère une reprise normale de l’activité d’ici à avril ou mai », commente Delphine Bouclon, pour qui les deux grands sujets à surveiller sont le recrutement, en raison de la perte de staff avec la crise du covid, et « l’inflammation des coûts » liée aux différentes pénuries et à l’inflation des prix. Mais ces difficultés sont anticipées avec sérénité. « On a tous appris de la période », affirme Delphine Bouclon. « Il y a un esprit de cohésion du secteur de l’événementiel qui est né avec la crise sanitaire », ajoute Nicolas Charruyer. Un esprit de corps qui est amené à perdurer.

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