Jeux vidéo

Aux côtés de GamerTop, l’Ifop publie ce 27 avril, la première enquête visant à chiffrer l’ampleur des phénomènes sexistes dans la communauté du gaming en France.

29 % des joueurs, très fiers d’être « gameurs », défendent le droit « d’importuner une femme », contre 11 % des joueurs qui ne se sentent pas gameurs. 21 % adhèrent aussi à l’idée que « lorsqu’on veut avoir une relation sexuelle avec elles », beaucoup de femmes disent « non » mais ça veut dire « oui », contre 11 % des joueurs ne se sentant pas gameurs.

Ces chiffres sont issus de l’étude Ifop pour GamerTop réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 17 au 29 mars 2023 auprès d’un échantillon national de 5 009 personnes, représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus. Le but : chiffrer l’ampleur des phénomènes sexistes dans la communauté du gaming.

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Les femmes sont pourtant tout aussi présentes dans l’univers du jeu vidéo à 62 %, contre 66 % pour les hommes. Mais selon l'étude, 40 % des joueuses confient avoir déjà été victimes de comportements, d’insultes ou de menaces à caractère sexiste ou sexuel lors de leurs échanges en ligne. En outre, plus d’une joueuse sur trois (37 %) rapporte avoir déjà fait l’objet de menaces d’agression à caractère sexuel.

L’étude rapporte que ce sexisme se matérialise de plusieurs façons, que ce soit : via un comportement hautain – 43 % disent avoir été la cible d’une attitude paternaliste, ou de critiques à caractère sexiste sur leur niveau de jeu –, via le harcèlement, c’est-à-dire par des propos obscènes à caractère sexuel (49 %), d’insultes et injures sexistes (48 %), ou encore un refus pur et simple de parler ou jouer avec une femme (35 %) .

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Ce n’est pas nouveau d’entendre que la communauté du gaming n’est pas très « accueillante » envers les femmes. Rien que ces derniers mois, des streameuses telles que Maghla, Ultia, témoignent des propositions et des comportements inappropriés qu’elles reçoivent. Plus récemment encore, une jeune abonnée du youtubeur Squeezie s’est faite harceler par sa communauté, pour avoir témoigné dans sa dernière vidéo sur le tribunal des bannis (un concept connu sur Twitch), pour avoir été simplement en désaccord. Celui-ci a d’ailleurs pris la parole et l’a défendu dans l’un de ses lives.

En octobre 2022, Take This, un organisme à but non lucratif d’information dédié à la santé mentale dans l’industrie du jeu vidéo a également publié une étude sur le sujet. Il s’est avéré qu’une « personne qui s’identifie fortement comme "gamer" serait plus susceptible de développer des "comportements extrêmes" (à savoir racistes ou sexistes) et de soutenir sa communauté coûte que coûte ».

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