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Suite à l'annonce de Google de supprimer les cookies tiers de Chrome d'ici deux ans, Criteo, dont l'activité repose précisément sur ces cookies, a dévissé de 25% en Bourse. Depuis 2017, l'action s'est effondrée de 75%.

Le groupe français de ciblage publicitaire sur internet Criteo assure être épargné par les annonces anti-cookies de Google, au moins à court terme, alors que son titre a chuté de plus de 25% en Bourse en deux jours.

Google a annoncé mardi 14 janvier se donner deux ans pour bloquer dans son navigateur Chrome les cookies tiers, des petits traceurs installés automatiquement par les partenaires d'un site internet sur l'appareil d'un internaute pour l'identifier, établir son profil et vendre de la publicité ciblée. Par cette annonce, le navigateur leader du marché Chrome s'aligne sur ses concurrents Firefox (Mozilla) et Safari (Apple) qui ont déjà banni, sans sursis, cette pratique.

Criteo affirme soutenir cette décision et les efforts de Google pour développer une alternative qui permettrait la publicité ciblée en respectant mieux la vie privée des utilisateurs, dans un communiqué publié sur son site internet. À court terme, l'entreprise française assure que la politique anti-cookies du géant américain, dont des premiers ajustements annoncés en mai dernier, n'aura «pas d'effet» sur ses résultats financiers attendus le 12 février.

Mais étant donné que son activité principale repose sur le ciblage de plus de 2 milliards de profils à l'aide notamment des cookies tiers, la nouvelle a entraîné un sérieux dévissage de son titre, coté sur le Nasdaq à New York depuis 2013.

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L'action Criteo a clôturé à 13,81 dollars mercredi 15, soit un plongeon de 25% depuis l'annonce de Google. L'épisode rappelle la chute de 24% accusée après l'annonce similaire d'Apple en 2017, ou celle de 11% après la perte en 2018 du statut de partenaire privilégié du réseau social Facebook.

L'action Criteo a perdu 75% de sa valeur depuis mai 2017, son dernier grand pic avant les premières annonces de restriction des cookies, sur les appareils mobiles d'Apple. La société est désormais valorisée à 885 millions de dollars. Fin octobre, le groupe avait revu à la baisse ses objectifs, s'attendant pour 2019 à une « année blanche ».

Son fondateur Jean-Baptiste Rudelle avait également annoncé qu'il cèderait en 2020 le poste de directeur général à Megan Clarken, spécialiste de la mesure d'audience venue du groupe américain Nielsen.

Dans un entretien avec l'AFP, le directeur financier du groupe Benoit Fouilland avait assuré « prendre des mesures pour solidifier l'activité » et « la rendre plus résiliente aux changements dans l'industrie ».

Pour cela, le groupe tente de diversifier ses activités dans le ciblage sur mobile ou la recherche de nouvelles audiences. Il demande également à ses clients l'autorisation de déposer ses traceurs en leur nom, afin qu'ils n'apparaissent plus comme des cookies tiers et soient à l'abri des blocages.

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