Influence
Adrien Nougaret est devenu recordman du monde des levées de fonds caritatives via des streams de jeux en ligne. Son nom, il le signe d’un Z qui veut dire ZeratoR.

Le R majuscule à la fin de son pseudo dit de lui qu’il évolue dans la sphère du gaming. Quant au Z, il est devenu la griffe de son empire qu’il convoque désormais annuellement lors de son Z Event. Le principe : commenter des parties de jeux streamées sur Twitch et récolter plusieurs millions d’euros : 1,1 million pour Médecins du Monde en 2018, 3,5 millions pour l’Institut Pasteur en 2019 et 5,7 millions cette année pour Amnesty International. Deux records du monde pour des streams caritatifs et pour Adrien Nougaret, trentenaire montpelliérain dont le père avocat n’imaginait pas tout ça.

Esprit d'indépendance

Avant ZeratoR – inspiré du personnage Zeratul du jeu StarCraft -, il y a l’étudiant en BTS IG option informatique de réseau. En janvier 2011, il entre chez Millenium pour qui il diffuse ses aventures dans World of Warcraft. Twitch est créé cinq mois après. En octobre 2014, il perce au Royaume-Uni avec une web TV pour Eclypsia. Deux mois avant, Amazon rachète le site de streaming près d'1 milliard de dollars.

Lui qui baigne dans l’esprit d’indépendance de son père libéral et de sa mère directrice de crèche – et bénévole aux Restos du cœur – devient en 2014 « très indépendant financièrement » au point de développer sa structure. « Pour mes premiers 100 000 euros sur le compte de la boîte, j’ai tout de suite décidé de les réinvestir. Je n’ai jamais été millionnaire même si la société a déjà généré plus d’un million d’euros de chiffre d’affaires. L’argent est un moyen et pas une fin », explique celui qui emploie une quinzaine de personnes et a créé son propre studio de jeux en 2018, Unexpected.

Décalé

Un succès qui ne l’empêche pas d’être « exposé au jugement des gens » sur le fait qu’il… se lève à 13 h : « C’est un énorme inconvénient de la vie de streamer, je vis en décalé jusqu’à 5 heures du matin, c’est chiant pour voir les potes ou honorer un rendez-vous administratif. » Le second souci est la notoriété. « Dehors, je ne suis personne mais quand je suis monté la première fois sur scène à la Paris Games Week et que 3 000 personnes ont gueulé mon nom, j’ai compris que ça avait basculé », raconte Adrien, qui doit briefer les amis qui viennent chez lui : pas de photos qui permettraient de reconnaître les lieux. Face aux curieux, il est devenu « un peu parano ». La bonne nouvelle est que dans le gaming, « on n’a pas trop d’ennemis ». Cela ne l’empêche pas d’avoir des positions tranchées : « Certaines boîtes exploitent les streamers. Sur les réseaux sociaux les gens réagissent plus qu’ils ne commentent. Community manager est un métier qui ne s’apprend pas. L’e-sport est monté en épingle par les éditeurs pour vendre des jeux. Évoluer vers la télévision serait une régression. »

Parcours :

2015. Gérant ZT Production.

2016. CEO d'Unexpected.

2016. Création du Z Event.

2018. CEO d'Indieviduals.

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