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Entre 250 et 800 salariés de Decathlon sur plus de 22 000 en France ont fait grève le 16 octobre, perturbant une poignée de magasins. Leurs principales revendications sont salariales.

Une grève présentée comme la première chez Decathlon à l'échelle française, à l'appel du syndicat minoritaire CFDT pour une hausse des salaires, a mobilisé samedi 16 octobre une faible proportion de salariés mais perturbé certains magasins, a-t-on appris auprès du syndicat et de la direction.

La CFDT, troisième syndicat du groupe de production et de distribution d'articles de sport, appelait à la grève pour des hausses de salaires dans un contexte de «bénéfices record en 2021».

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Selon son délégué syndical central Sébastien Chauvin, près de 800 salariés ont participé au mouvement, en faisant grève au moins une heure samedi 16 octobre. «Eu égard au jeune âge et à la faible ancienneté des salariés, on est agréablement surpris pour une première grève», a-t-il assuré, promettant d'autres mobilisations.

Selon lui, le taux de grévistes a été particulièrement élevé dans les magasins de Pontault-Combault (77), La Garde (83) et Angers, celui de Pontault-Combault étant par exemple obligé de tourner au ralenti, avec seulement cinq vendeurs.

Selon la direction, l'appel à la grève n'a donné lieu qu'à «quelques débrayages (le plus souvent d'une heure) avec une participation de 1,13% des effectifs», soit environ 250 personnes sur 22 400 salariés.

Decathlon appartient à l'Association familiale Mulliez, comme Auchan, Boulanger ou encore Leroy Merlin.

«Ras-le-bol»

«Depuis le déconfinement, il y a eu des conditions de travail terribles, avec record sur record en matière de fréquentation et de chiffres d'affaires», a pointé auprès de l'AFP Sébastien Chauvin.

«La plupart des salaries sont à 1 700-1 800 bruts, juste au dessus du Smic, donc ne bénéficient pas de la hausse du Smic, et pendant ce temps, 350 millions d'euros de dividendes ont été versés aux actionnaires familiaux, avec des résultats en hausse de 30% sur l'année», a-t-il poursuivi.

A La Garde, magasin où la grève a été suivie par une quarantaine de salariés sur environ 130, le délégué CFDT Christophe Levier décrit «le ras-le-bol des salariés (...) face au refus de répercuter la hausse de 2,2% du Smic sur l'ensemble des salaires».

Dénonçant le recours à des contrats courts, Christophe Levier a stigmatisé une entreprise où «tout est fait pour générer un turnover naturel» parmi le personnel. «La bonne ambiance, les soirées pizzas avec un DJ, c'est une chose, mais ce n'est pas ce qui aide à rembourser un emprunt», s'est-il agacé.

Majoration des salaires de 4%

La direction fait valoir un accord salarial ratifié à l'unanimité en juillet, «qui diminuait la part du variable pour augmenter la part fixe, avec une majoration de 4% des salaires».

«Decathlon est une des rares entreprises à avoir signé un accord augmentant fortement les salaires de base alors même qu'une crise économique majeure est toujours en cours», souligne-t-elle.

Le groupe, créé en 1976 à Englos (Nord), revendiquait en fin d'année dernière 97 000 collaborateurs, dont 22 300 en France, pour 328 points de vente dans l'hexagone.

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