Un homme s’évade de prison. Dans sa fuite, il vole une voiture… un «go-fast» rempli de coke. Cette histoire rocambolesque est l’un des scénarios, tournés chacun sous la forme d’une série de dix épisodes de 10 minutes, que les mobinautes pourront visionner sur leur smartphone à partir de la rentrée prochaine. À l’origine de l’initiative, Vivendi, qui ambitionne de devenir un nouveau Netflix pour mobile. Le groupe a profité du MIP TV pour présenter le 5 avril cette nouvelle offre, baptisée Studio+. Le projet avait été lancé en mars 2015 par le rachat de La Parisienne d’images, la société de production de Gilles Galud, devenu directeur général de Studio+. «Cela nous a permis d’aller plus vite en disposant tout de suite d’une structure opérationnelle», explique Manuel Alduy, directeur de Canal OTT. Créée en juin 2015, la structure de production a alors lancé un appel à projet de séries courtes tournées pour le mobile. Pas moins de 750 projets ont été réceptionnés, dont 60 sont en cours de développement ou déjà en boîte. En octobre ou novembre, le catalogue comprendra 25 séries originales, tournées en Europe ou en Amérique du Sud, et des programmes achetés à l’extérieur pour compléter l’offre.

Adaptation au format vertical

Les mobinautes auront accès à l’appli Studio+ via leur forfait téléphonique, au prix un surcoût. Dans tous les pays où l’offre va se déployer, en Europe, Russie et Amérique latine dans un premier temps, Vivendi va ainsi négocier avec un opérateur local. L’appli pourrait aussi être directement téléchargeable sur l’App Store. À terme, Studio+ table sur un rythme de 50 nouvelles séries par an, diffusées à raison d’une chaque semaine.

Le pari est osé, la gratuité restant de mise pour les usages mobiles. «Non, les utilisateurs savent très bien que la qualité a un coût et sont prêts à la payer. Chacune de nos séries bénéficie d’un budget de production d’un million d’euros, ce sera du contenu premium», se défend Dominique Delport, le président de Vivendi Content, qui chapeaute le projet. Manuel Alduy précise aussi: «Aujourd’hui, plus de la moitié du temps passé devant une vidéo, chez les moins de 40 ans, l’est sur mobile. Nous nous adaptons à ces nouveaux usages.» L’une des séries a même été tournée en format vertical, pour coller encore mieux à l’ergonomie du smartphone. Car l’autre pari est cette fois artistique: s’adapter au format de visionnage d’un écran de moins de cinq pouces. Faut-il dès lors privilégier les films d’action et d’aventure? «Pas forcément, tempère Gilles Galud, tous les genres sont possibles…»

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