Médias
Selon une étude de l'agence Heroiks, la dépendance des médias français à Google s'est même accrue en 2020, et est largement supérieure à la moyenne des autres sites.

La presse française reste fortement dépendante de Google pour le trafic de ses sites, selon une étude publiée jeudi 8 octobre par le groupe de communication Heroiks.

L'entreprise française a lancé l'an dernier un indice, le Search dependence index (SDI), qui mesure la dépendance des sites internet aux moteurs de recherche, et donc principalement à Google, qui détient 93% du marché français de la recherche sur internet.

En septembre, cet indice a atteint en moyenne 41,5 pour les 35 principales marques françaises de médias, contre 40,5 un an plus tôt. Ce taux reste nettement supérieur à la moyenne des 100 principaux sites français, qui ressort à 33.

«On a globalement un univers des marques médias qui sont plus dépendantes que le web à Google, et cette dépendance s'est encore accrue en 2020», a commenté à l'AFP François Lienart, directeur des études chez Heroiks.

Selon lui, cela s'explique par plusieurs mouvements, dont la part de marché croissante du navigateur internet Chrome de Google, qui incite à utiliser le moteur de recherche pour accéder à un site, plutôt qu'à taper son adresse.

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Les situations sont toutefois très variables entre les marques de médias, celles s'appuyant sur une communauté très fidèle et un clair leadership ayant une faible dépendance à Google (comme L'Equipe à 16,2 ou Radio Classique à 10,4), contrairement à d'autres comme L'Express (61,6) ou VSD (75,9).

Pour le responsable des études d'Heroiks, la question du niveau de dépendance est dans l'ensemble préoccupante pour les éditeurs.

«Le risque qu'a aujourd'hui la presse, c'est que Google décide un jour de verticaliser (développer lui-même) la production de contenus d'info, quand il y verra un intérêt», comme il l'a fait par le passé pour des activités comme la comparaison de prix, avance-t-il.

C'est pourquoi, pour la presse, se reposer sur Google pour développer son trafic, «c'est tentant, mais le faire au-delà du nécessaire, c'est construire la potence qui finalement vous tuera», prévient-il.

Cette étude est publiée alors que la Cour d'appel de Paris doit se prononcer jeudi 8 octobre sur un recours de Google contre l'Autorité de la concurrence, lié à la mise en œuvre du droit voisin, ce principe qui prévoit une rémunération des éditeurs de presse pour l'utilisation de leurs contenus sur les plateformes en ligne.

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