Internet
Le Syndicat national des journalistes a protesté contre le prolongement du statut « d'information politique et générale », dit IPG, accordé au site FranceSoir. Ce statut ouvre droit, pour les publications en ligne, à des avantages fiscaux et à des aides potentielles.

Le média en ligne FranceSoir, accusé depuis plusieurs mois de relayer des thèses complotistes, conserve son statut de site « d'information politique et générale » (IPG), a indiqué vendredi 9 avril le ministère de la Culture à l'AFP, confirmant une information du SNJ et de la Correspondance de la Presse.

« À la suite de nombreuses interpellations », la ministre de la Culture Roselyne Bachelot avait souhaité en janvier « qu'il soit procédé à un rappel avant échéance du certificat de Francesoir.fr » en septembre 2022, rappelle le ministère dans une déclaration à l'AFP.

Et ce afin de « s'assurer du maintien de la présence effective de journalistes professionnels », une condition « nécessaire pour la qualification de service de presse en ligne d'information politique et générale », précise-t-il. « La preuve a été apportée de la présence de deux journalistes permanents et quatre pigistes » et « les autres conditions prévues pour la reconnaissance du service de presse en ligne » ont été jugées remplies, ajoute le ministère.

La commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP), chargée de reconnaître la qualité de service de presse en ligne, « a estimé en conséquence qu'il n'y avait pas lieu de procéder à un retrait de la reconnaissance actuelle de francesoir.fr sur les registres de la commission ».

Lire aussi : FranceSoir, le complotisme pour moteur ?

Les avis de la CPPAP peuvent toutefois faire l'objet de recours devant la juridiction administrative. Le Syndicat national des journalistes (SNJ) a dénoncé dans un communiqué le renouvellement de cet agrément, pointant le fait que FranceSoir pouvait «  continuer à percevoir des aides à la presse » et à diffuser «  de fausses informations  ».

Le statut « d'information politique et générale », dit IPG, ouvre droit, pour les publications en ligne, à des avantages fiscaux et aux aides potentielles du Fonds stratégique pour le développement de la presse (FSDP). Ses critères d'attribution sont précisés dans un décret de 2009.

« Francesoir.fr ne bénéficie d'aucune aide publique » et « n'a formulé aucune demande d'aide du fonds stratégique de développement de la presse », a assuré à l'AFP le ministère de la Culture. Par ailleurs, Laurence Franceschini, chargée fin décembre par Roselyne Bachelot d'une mission de réflexion sur les aides à la presse et leur possible conditionnement à la présence de journalistes dans les rédactions, a remis son rapport, indique le ministère.

Son rapport « formule des propositions de modifications législatives et réglementaires pour renforcer l'exigence de traitement journalistique pour accéder aux aides à la presse », et celles-ci « sont examinées avec la plus grande attention », conclut le ministère.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.