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Beaucoup de médias mettent en œuvre des politiques volontaristes pour faire progresser la diversité au sein de leur rédaction. Retour sur trois cas concrets.

La Fondation TF1

« Comment faire venir à nous des jeunes des quartiers ? », s’interrogeait Samira Djouadi, salariée de TF1, en 2007. Soutenue par Patrick Le Lay, alors président, elle a créé la Fondation TF1 au siège de la chaîne. Celle-ci permet à des jeunes de 18 à 30 ans de bénéficier d’une formation en alternance de deux ans au sein du groupe. « Avoir le nom de TF1 sur un CV, ça ouvre des portes », constate la déléguée générale de la fondation. Si au départ, elle a été pensée pour le métier de journaliste, la fondation est désormais ouverte à tous les métiers du groupe. Les candidats sont adressés par des associations et doivent présenter un film dans lequel ils détaillent leurs motivations. S’ils ne sont que dix à être retenus pour « un accompagnement individuel optimal », Samira Djouadi met un point d’honneur à ce qu’un retour soit fait à la centaine de candidats. TF1 alloue chaque année 700 000 euros à sa fondation.

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Le comité diversité de l’AFP

Présente dans 151 pays, l’Agence France-Presse est une entreprise cosmopolite. « Mais cette diversité n’est pas présente de la même manière dans toutes les régions et strates de l’entreprise », explique Claudia Rahola, journaliste qui pilote le comité diversité depuis sa création en mai 2021. « Ce comité comprend une vingtaine de membres, désignés pour certains par les directions régionales ou recrutés parmi des volontaires choisis de manière à représenter l’ensemble des régions, métiers et langues de travail de l’AFP », détaille-t-elle. Parmi les premières mesures adoptées par la direction à la suite des recommandations du comité, figurent la création d’un poste de responsable RH dans six régions hors de France, la création de bourses pour des journalistes au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et Amérique latine ou encore, le développement d’un programme de mentorat. Depuis début 2021, l’AFP a aussi signé la Charte de la Diversité, créé le prix Michèle Léridon destiné à un jeune ayant suivi la préparation aux concours de journalisme La Chance, et nommé Jessica Lopez comme adjointe à la rédaction en chef chargée d’améliorer la diversité dans les contenus éditoriaux.

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La commission diversité de Mediapart

Le pure player indépendant Mediapart, qui emploie 125 personnes, a mis en place en juin 2020 une commission diversité. Des travaux sont menés en interne sur le recrutement, le management ou encore l’intégration, et des formations et des ateliers sont proposés aux collaborateurs. D’ailleurs, en France, le site d’investigation a fait figure de précurseur en nommant, en 2020, la journaliste Lénaïg Bredoux au poste de « gendor editor » pour veiller à une meilleure représentation des femmes dans le traitement éditorial. D’autre part, Maxime Lefébure, chargé de mission RH à Mediapart, en association avec la prépa La Chance, est à l’initiative d’un groupe de travail qui réunit les responsables RH de différentes rédactions (Le Monde, Libération, L’Est Républicain, Ouest-France…) pour le partage d’actions en faveur de la diversité.

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