Médias

La revue Bastille creuse son sillon entre exigence intellectuelle et signatures qualitatives. Un pari en voie de réussite signé William Emmanuel

C’est un lieu bien fréquenté. S’y croisent Panayotis Pascot et Edgar Morin, Marc Riboud et Karine Thuil. Bastille magazine, revue qui fête son année d’existence a été lancée par William Emmanuel avec le dessein « d’être le creuset du débat démocratique » explique l’ancien journaliste économique de Reuters, qui a travaillé pendant vingt ans dans l’agence anglo-saxonne. « Nous sommes un mensuel intellectuel, littéraire et artistique qui raconte le monde par les yeux d’écrivains et d’artistes ».

Mais pourquoi Bastille au fait ? « Je cherchais un nom parisien qui résonne dans le monde entier. Même aux États-Unis, le 14 juillet est le Bastille Day. Il ne s’agit pas de partir à l’assaut de forteresses mais de prendre sa Bastille intérieure pour s’ouvrir aux autres » explique devant son expresso dans un café de la place du Trocadéro celui qui a été biberonné au New Yorker, au Harper’s Bazaar et à Vanity Fair. Il avait d’ailleurs travaillé à l’adaptation de ce dernier dans les années 2000 pour Arnaud Lagardère. Mais le projet n’avait pas abouti. William Emmanuel, reconverti dans la finance et le conseil en stratégie, a fini par se lancer dans l’aventure de Bastille, suivi par des amis qui le soutiennent économiquement. « Je leur ai demandé de m’aider à lancer le projet d’un journal avec des grands récits et des formats longs. Ils m’ont avancé les fonds mais je demeure actionnaire à 99 % ».

Séduits par la qualité de la revue, distribuée chez les marchands de journaux, les plumes et illustrateurs de renoms sont au rendez-vous. Le président du comité éditorial est l’écrivain, médecin et diplomate Jean-Christophe Rufin. Le tirage est encore de 10 000 exemplaires alors que le point d’équilibre, à terme, est à 15 000 exemplaires. Mais le bouche-à-oreille fonctionne. Le journal a prévu de dynamiser son site et de proposer une appli, pour les curieux de l’étranger notamment. Pour trouver un équilibre financier, le titre va développer le brand content. « Nous voulons proposer aux marques de raconter une histoire sur plusieurs pages ». Les articles, qui nécessitent souvent un quart d’heure de lecture, seront aussi bientôt disponibles en format audio.

Lire aussi : Ce que Prisma veut faire de Harper’s Bazaar en France

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.