Cinéma

Chronologie des médias plus favorable qu’avant, accords avec de nouveaux studios américains, reprise d’OCS, investissements… Le groupe Canal+ entend crier haut et fort son soutien au cinéma, populaire mais pas seulement, tricolore et au-delà.  

Maxime Saada s’en réjouissait, le 15 février, devant la presse : « 2023 sera la plus belle année de cinéma de l’histoire de Canal+ », affirmait le président du directoire, à l’occasion d’une conférence visant à faire le point sur le positionnement et les développements du groupe dans le secteur.

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« 99 des films qui ont fait le plus d’entrées en 2022 seront sur Canal+ en 2023 », complète le dirigeant. L’occasion aussi, pour l’entreprise, d’annoncer la création d’une dixième chaîne cinéma, qui sera dédiée aux plus gros succès en salles et devrait voir le jour « avant la rentrée », selon Gérald-Brice Viret, directeur général en charge des antennes et des programmes. Son nom : Canal+ Box-Office. Selon les promesses de sa direction, les investissements de Canal+ dans le cinéma français s’élèvent aujourd’hui à 600 millions d’euros par an sur trois ans. Le groupe avait, en janvier, proposé de sécuriser cette enveloppe à un milliard d’euros sur cinq ans.  

Les contenus cinéma représentent, avant le sport, la première raison pour laquelle les utilisateurs s’abonnent à Canal+. Trois atouts appuient ses ambitions. Le premier est le fait que, selon la nouvelle chronologie des médias mise en place début 2022, Canal+ peut diffuser les films seulement six mois après leurs sorties en salles, contre huit jusqu’alors. De quoi augmenter l’attractivité de son offre. L’accord avait été âprement discuté avec les parties prenantes et fait encore l'objet de discussions dans le cadre d'un avenant.

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Le deuxième est la signature d’accords, l’été dernier, avec deux majors américaines, Sony et Universal. Venant s’ajouter aux partenariats déjà noués avec d’autres grands studios, ces accords permettent à Canal+ de renforcer son offre avec des films comme The Fabelmans, le dernier Spielberg (Universal) ou Bullet Train, avec Brad Pitt (Sony). Enfin, le troisième atout du groupe est sa force de frappe dans la production avec StudioCanal. « Nous avons le désir de collaborer avec de grands talents et de développer des franchises », pose Anna Marsh, sa directrice générale, également directrice générale adjointe du groupe Canal+. Parmi ces franchises figure Alibi.com, dont le deuxième opus, actuellement en salles, vient de franchir le million d’entrées.

Par ailleurs, en matière d’acquisition de films, « les producteurs nous envoient 500 projets par an, dont environ 120 sont soutenus », détaille Laurent Hassid, directeur des acquisitions cinéma. Ce soutien concerne une trentaine de premiers films par an, reflet d’une politique qui se veut « accompagnatrice » des créateurs tout au long de leur carrière. A côté par exemple du prochain Toledano-Nakache, Une année difficile, le futur long-métrage de Thomas Cailley (Les Combattants), baptisé Le Règne animal, sera financé.  

On le sait aussi : Canal+ a, en janvier, bouclé auprès d’Orange la reprise d’OCS. L’opération, qui demeure pour l’heure soumise à l’accord de l’Autorité de la concurrence, lui permet d’augmenter son nombre d’abonnés (quelque 3 millions chez OCS) et la valeur de son catalogue, malgré une situation déficitaire de la chaîne, qui sera à gérer. Autre bémol : le groupe vivra sa « plus belle année de cinéma », mais sans, pour la deuxième année, le Festival de Cannes, désormais diffusé par France Télévisions et Brut.

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