Musique

Huit mois après son entrée en Bourse, Believe, spécialisée dans la distribution et l'accompagnement numériques d'artistes, affiche une nette croissance pour 2021. Romain Vivien, son directeur général France, explique comment le groupe diversifie sa stratégie de distribution numérique.

En France, le chiffre d’affaires de Believe était de 24 millions d’euros au troisième trimestre 2021 (+15,4% par rapport au troisième trimestre 2020). Comment expliquez-vous cette performance ?

C'est la jonction de plusieurs axes. Nous avons été capables d'accompagner des labels et des artistes qui profitent au mieux à la diversification des revenus du marché du numérique. Apple, Deezer et Spotify évidemment, mais aussi YouTube Shorts [service de YouTube permettant de réaliser des vidéos courtes depuis un mobile, ndlr], TikTok et Facebook. Et les artistes ont parfaitement compris l’enjeu du numérique. Pour développer notre accompagnement auprès de ces derniers, nous continuons de travailler sur d'autres services, dont le marketing, la production de contenus et la communication. Aujourd'hui, la stratégie de Believe est la conjonction entre de la croissance organique, via le développement de nos artistes, labels maison (Naïve, AllPoints, Animal 63) et partenaires (Tôt ou Tard, 6&7), et une accélération de nos investissements M&A, comme en témoignent ceux conclus dernièrement avec Play Two [label musical du groupe TF1, ndlr] et Jo&Co [label indépendant, ndlr].

Vous parlez d'enjeu du numérique. En 2021, les revenus de Believe France issus des ventes numériques étaient de 91% contre seulement 9% des ventes non numériques. Le groupe vient de développer une plateforme automatisée SaaS d’achat des médias pour développer les audiences de ses artistes et labels. Concrètement, comment cela se mesure-t-il ? 

La plateforme est gérée par notre service central de marketing. Avec leur accord, nous effectuons pour nos artistes et labels des investissements en marketing digital via notre plateforme centrale d’achat médias, qui nous permet ensuite de mesurer précisément le ROI de chaque campagne. Nous récupérons en temps quasi-réel les données des plateformes de streaming via les codes API, ce qui nous permet d’optimiser les investissements de nos artistes et labels. Concrètement, à partir des courbes de streaming ou d’interactions sur des campagnes publicitaires ciblées, nous mesurons directement leur impact et ajustons en permanence les investissements.

Lire aussi : «Passer des TikTok pour optimiser la rémunération des artistes, Romain Vivien (Believe France)»

Justement, pour promouvoir la sortie de son dernier album, votre artiste NTO a fait gagner deux places de concert sous la forme de NFT. Believe France serait-il prêt à transformer l'essai en laissant un de ses artistes vendre les parts de sa musique en NFT et ainsi permettre à ses détenteurs de posséder un pourcentage sur les royalties tirés du streaming ?

En tant qu'entreprise numérique tournée vers la promotion et l'accompagnement de labels et d'artistes musicaux, les NFT sont évidement au cœur de notre réflexion. Il y a encore des incertitudes sur cette technologie notamment sur le plan juridique. C'est un business d'investissement, de promotion reposant sur la blockchain, mais c'est aussi un outil de communication. Est-ce une tendance de niche ou mainstream ? Nous n'avons pas encore la réponse.

Branding, production de spectacles live, communication… Quelles sont les autres verticales sur lesquelles Believe va se recentrer en 2022 ?

Je ne parlerais pas de recentrage. Un certain nombre d’artistes nous demandent de les accompagner de manière plus large, c'est-à-dire dans le développement de leurs audiences et dans le monétisation de leurs œuvres sur les plateformes numériques. Sur le numérique, il faut prendre la parole régulièrement. Et pour maintenir leur présence et leur engagement avec leurs fans dans cet écosystème, Believe doit continuer d'accompagner les artistes sur différentes typologies de contenus, comme le placement de produit dans un clip musical ou la signature de partenariats avec des annonceurs. JuL, représenté par son label D'or et de Platine, a notamment signé un partenariat avec la marque Reebok. La production de live est également intéressante pour nous, car elle nous permet de réaliser des partenariats avec des marques. En résumé, il n’y a jamais eu autant de musique disponible.

Lire aussi : Réussir un placement de produit dans un clip musical

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.