Imposition

Emmanuel Macron s'est engagé, s'il est réélu, à supprimer la redevance télé et à tripler le plafond de la «prime Macron» qui permet jusqu'ici aux entreprises de verser jusqu'à 1 000 euros sans charge ni impôt.

«On supprimera les impôts qui restent, la redevance en fait partie», a déclaré le président Emmanuel Macron lors d'un échange avec 200 habitants de Poissy (Yvelines), pour sa première sortie publique en tant que candidat à la présidentielle.  

Selon le chef de l'État, la suppression de la redevance télé est «cohérente avec la suppression de la taxe d'habitation», l'une des mesures phares de sa campagne en 2017.

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Depuis 2009, la contribution à l'audiovisuel public est payable par toute personne qui est imposée à la taxe d'habitation et qui détient un téléviseur. Son montant est déterminé par le Parlement et s'élève actuellement à 138 euros en France métropolitaine. Cette redevance permet de financer les chaînes de TV et de radio du secteur public, comme France Télévisions, Radio France, Arte ou France Médias Monde (France 24, RFI...).

Avant Emmanuel Macron, les candidats Valérie Pécresse (LR), Marine Le Pen (RN) et Éric Zemmour (Reconquêtes) ont annoncé leur intention de supprimer la redevance, certains d'entre eux proposant de privatiser une partie ou la totalité des médias publics.  

Emmanuel Macron a présenté cette mesure au milieu d'une série de propositions pour soutenir le pouvoir d'achat, comme le triplement de la «prime Macron», sans charges ni impôts. Cette prime défiscalisée qu'il a instaurée depuis 2020, «on la triplera», car «ça, c'est du pouvoir d'achat», a-t-il dit. «Il faut que le travail paie plus», a-t-il martelé au cours de cet échange lors duquel il a également été interrogé à plusieurs reprises sur la guerre en Ukraine.

Nouvel outil de financement

« On a besoin d'un audiovisuel public fort », a assuré mardi matin le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, écartant la mise en danger de son financement et de son indépendance par la suppression de la redevance proposée la veille par le candidat Emmanuel Macron.

« Ce que nous proposons de supprimer, ça n'est pas le financement, c'est l'outil, c'est-à-dire la redevance, c'est-à-dire faire payer à 28 millions de Français 138 euros, quels que soient leurs revenus », a-t-il fait valoir sur France Inter.

« On a besoin d'un audiovisuel public fort dans un contexte de désinformation, dans un contexte où les géants du numérique font circuler des informations qui ne sont pas toujours sourcées, on a besoin d'un audiovisuel public parce qu'il participe aussi à la création française », a plaidé Gabriel Attal.

« On va continuer à le financer, à garantir ses moyens, à garantir son indépendance, à lui garantir de la visibilité sur le long terme », a-t-il ajouté.

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