Rétrospective

Le directeur général et cofondateur et de Reworld Media revient sur les grandes actualités de l'année 2022.

La réélection d'Emmanuel Macron.

En avril dernier, le président a réussi l’exploit historique d’être réélu. Ce nouveau mandat lui donne la possibilité de poursuivre de grands chantiers (éducation, santé…) et de mener les réformes jugées nécessaires pour un meilleur fonctionnement du pays. Le jour de sa réélection, il évoque « un projet fondé sur le travail, [et] la libération de nos forces académiques, culturelles, entrepreneuriales ». Nous sommes évidemment attentifs à toutes les réformes pouvant être engagées pour consolider notre économie et à suivre les mesures qui permettront de traverser les crises énergétiques et inflationnistes actuelles.

Lire aussi : Quelles sont les 10 actualités qui ont fait le buzz en 2022 ?

La guerre en Ukraine qui dure et ses conséquences.

Depuis bientôt un an, la mobilisation internationale pour soutenir l’indépendance de ce pays démocratique ne faiblit pas. Et si la principale conséquence de la guerre en Ukraine réside dans les pertes de vies humaines et la crise humanitaire, les répercussions économiques sont lourdes. Avant que la guerre n’éclate, on anticipait un retour au plein emploi dans la plupart des économies de l’OCDE d’ici à 2023. En France, nous nous retrouvons aujourd’hui confrontés à une inflation macroéconomique qui s’amplifie et à une augmentation inédite des prix de l’énergie. L’impact est considérable pour tous les secteurs d’activité, dont l’industrie du papier à laquelle nous sommes en partie liés chez Reworld Media.

Lire aussi : L'Ukraine se rêve en champion numérique

La crise énergétique mondiale et l’inflation généralisée.

Début de crise, signes de récession… Personne ne sait véritablement jusqu’à quel point la situation économique pourra se dégrader ni quelle en sera l’ampleur sur les marchés des médias et de la communication. Nous avons cependant une certitude, c’est l’accélération continue de l’arbitrage des marques au profit de l’investissement digital. Cette tendance sur le marché de la communication était déjà bien ancrée, portée par la croissance de l'e-commerce ; elle est de bon augure pour les acteurs agiles, innovants, qui ont anticipé la bascule. De nombreux secteurs sont sous tension mais le digital offre de nouvelles opportunités de croissance.

Lire aussi : Les marques se serrent la ceinture pour la fin de l'année

La Coupe du Monde au Qatar et son appel peu suivi au boycott.

Les nombreuses critiques à l’égard du Qatar sont plus que légitimes, qu’elles soient humanitaire, écologique ou politique. Il aurait cependant fallu réagir collectivement dès 2010, lorsque l’organisation du Mondial lui a été attribuée. C’est un évènement extrêmement fédérateur. Une fois le moment venu, il était important de respecter l’engouement social qu’il génère. Les faits montrent que le monde du sport ne peut se détacher des réalités économiques et sociales. Je reste convaincu que le choix du Qatar était initialement mauvais ; cela soulève indéniablement la question de la partialité dans les processus de décision appliqués à ce type d’évènement.

Lire aussi : Audience historique pour la finale perdue des Bleus

Le rachat de Twitter par Elon Musk.

Au regard de l’ascension de Tesla depuis vingt ans, Elon Musk est un entrepreneur dont nous ne pouvons nier les talents de visionnaire et de stratège. Il apparait en revanche sous un nouveau visage dans la reprise de Twitter, avec une virulence extrême, un surplus d’extravagance. Chacun peut s’interroger à juste titre sur les bouleversements menés au sein de l’entreprise. Elon Musk porte l’avenir d’un canal de communication mondial, devenu incontournable, qui s’avère essentiel à nombre de causes. Il est impératif que Twitter trouve un modèle économique pérenne, inspirant pour le développement des plateformes à travers le monde. La diversité des plateformes est importante et leur multiplicité saine afin de limiter les positions dominantes.

Lire aussi : Elon Musk se dit finalement prêt à lâcher les rênes de Twitter

L'échec de la fusion TF1-M6.

Il est dommage que ces acteurs phares des médias français n’aient pu se regrouper pour faire face aux grandes plateformes américaines ou chinoises qui prennent des parts de marché colossales, avec des niveaux d’investissement que les acteurs français peuvent difficilement atteindre seuls. Nos mastodontes de l’audiovisuel auraient pu donner naissance en France à une entité capable de rivaliser dans la qualité de l’offre de contenus. Nous devons toutefois bien évidemment respecter les exigences de l’Autorité de la concurrence à laquelle il revient de définir les règles. Ce projet de regroupement aurait nécessité un cadre spécifique qui lui aurait permis d’avancer sans perturber le dynamisme du marché de la communication.

Lire aussi : Rodolphe Belmer, l’homme du plan B de TF1

Le gouvernement qui veut réguler le métier d’influenceur.

Les réseaux sociaux ont ouvert un champ d’expression sans commune mesure dans l’échange d’idées, de valeurs, sur lequel le marché des influenceurs prend toute sa dimension. Avec un chiffre d'affaires multiplié par 20 depuis 2015, ce dernier nécessite indéniablement un encadrement. De la profession d’influenceur naît une prise de pouvoir, et en découle une responsabilité auprès des internautes. Il est non seulement temps de réguler la relation entre les acteurs économiques mais surtout de préserver la liberté et la santé des individus, notamment des plus jeunes. Le gouvernement a initié une première réflexion qu’il est souhaitable de voir avancer rapidement vers une législation spécifique.  

Lire aussi : Le gouvernement veut (enfin) réguler la profession d’influenceur

L’entrée en application dans l'UE du Digital Services Act et du Digital Market Act.

Les DSA et DMA sont des mesures qui vont dans le bon sens et il est plutôt satisfaisant de constater le rôle pionnier que joue l’Union européenne en la matière. Elles viennent améliorer le cadre des contenus, essentiel pour l’internaute et aussi le cadre concurrentiel, essentiel aux entreprises. Le DMA ouvre le champ des possibles à une multitude d’acteurs économiques tandis que le DSA devrait limiter les dérives dans les contenus. Ces réglementations sont contraignantes tout en ne concernant qu’un nombre limité de grandes entreprises. Nous devons plaider pour une régulation constructive du web européen, comme cela a été le cas en matière de protection des données personnelles.

Lire aussi : Le DSA s'appliquera aux géants du numérique autour de l'été 2023

La crise de la valeur boursière des géants de la tech.

Malgré des résultats financiers en baisse, les géants de la tech continuent à gagner de l’argent dans des proportions colossales. Il y a des cycles dans la vie d’une entreprise. Que les Gafam aient des ajustements à apporter à leur modèle est tout à fait audible. L’enjeu pour chacun est d’être capable d’innover sans cesse, de remettre en question ses produits pour se positionner en adéquation avec les besoins.

Lire aussi : La fortune des milliardaires de la tech en net recul en 2022

L’effondrement des cryptomonnaies, déjà la fin du Web3 ?

Le monde virtuel va prendre une place de plus en plus importante dans nos modes de vie. Le développement de l’équipement mobile et les innovations en réalité augmentée ouvrent la voie. C’est une tendance de fond inévitable dans laquelle une monnaie dématérialisée, tout comme les NFT, font sens à moyen terme. Ils sont indispensables à l’expérience des usagers. Au fil des années, nous entrerons probablement dans un Web4 ou un Web5, un environnement adapté aux équipements existants et qui répondra parfaitement aux besoins. N’oublions pas le rôle précurseur du minitel… Le Web3 ne représente probablement que les balbutiements d’un monde virtuel abouti, fondé sur les usages et non la spéculation.

Lire aussi : Le Web Summit questionne les cryptomonnaies

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.