Lors de leur remise de diplômes le 22 mars, de jeunes diplômé.e.s du Celsa ont appelé à agir au plus vite pour pratiquer une communication radicalement responsable.

En 2024, malgré les alertes, les catastrophes, les chiffres et les souffrances provoqués par le dérèglement climatique, rien n’a structurellement changé. Et nous, communicant.e.s, sommes en partie responsables de cet immobilisme collectif.

Nous entretenons l’illusion rassurante d’une société à la croissance infinie dans un monde aux ressources finies. En conditionnant les croyances et les perceptions de masse, nous nous sommes rendus complices des crises auxquelles nous faisons face. Encore aujourd’hui, la majorité des publicités normalisent, et pire, valorisent des modes de vie insoutenables.

Néanmoins, ces dernières années, les entreprises semblent avoir réagi en se parant de nouveaux engagements environnementaux. Mais ces belles déclarations cachent encore trop souvent une réalité moins glorieuse. Ces mêmes entreprises ne renoncent pas à leurs activités les plus polluantes et ne transforment pas ambitieusement leurs business models. Et nous, communicant.e.s, produisons leurs discours d’engagements sans nous questionner sur les termes parfois trompeurs que nous employons. Les produits sont dits «éco-responsables», les activités «neutres en carbone» et les entreprises «régénératives». Ainsi, nous continuons à diffuser des mots vides de sens et des messages contradictoires qui alimentent le greenwashing, et notre dissonance cognitive.

Si nous, communicant.e.s, peinons à prendre conscience et assumer le pouvoir de notre secteur sur la société, les pouvoirs publics, eux, l'ont bien compris. L'interdiction de la publicité pour les énergies fossiles et le débat actuel pour réitérer cette mesure sur la fast fashion témoignent de la possibilité pour le secteur de la communication d’aller vers le mieux.

Ayons l’audace de faire ces choix

Et aujourd’hui, ce sont, nous, communicants, qui devons avoir l’audace de faire ces choix. Car oui, nous faisons partie du problème, mais nous pouvons aussi faire partie de la solution. Comme le dit Cyril Dion : «Avant de construire une nouvelle société, encore faut-il déjà l'imaginer». En unissant notre pouvoir aux savoirs scientifiques, nous, communicant.e.s, pouvons transmettre de nouvelles normes sociales. Que ce soit en partageant des récits de voyages bas-carbone, en impulsant une dynamique collective de rénovation énergétique des bâtiments ou en suscitant de l'intérêt pour les rapports du GIEC…

Il est temps d’agir à la hauteur des responsabilités qui nous incombent.

Communicant.e.s, refusez de mettre vos compétences au service d’annonceurs, de cabinets et d’agences qui alimentent un système qui aggrave les crises environnementales actuelles.

Écoles et universités, accélérez la formation des communicant.e.s sur les enjeux de transition écologique en intégrant de nouveaux cours à vos programmes.

Entreprises, formez vos équipes pour qu’elles intègrent de manière ambitieuse les défis environnementaux dans leurs pratiques. En 2023, plus d’un communicant sur deux ne maîtrise pas encore les enjeux de la RSE, selon le Baromètre de l'engagement des marques 2023 de Cision.

Face au dérèglement climatique, la communication est un outil puissant. Nous, communicant.e.s, avons le pouvoir d’accélérer l’adoption de comportements vertueux. Alors, plus que jamais, questionnons l'impact écologique de nos actions et endossons les responsabilités qui nous sont associées.

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