Edito

Apple a dégainé le premier, en annonçant le 1er mars des mesures très strictes vis-à-vis de la Russie, avec entre autres l’arrêt total de ses ventes. Depuis, la plupart des entreprises occidentales lui ont emboité le pas en suspendant leur activité sur place (lire aussi p. 12). Une équipe de l'université de Yale tient à jour une liste des multinationales qui boycottent la Russie : elles sont désormais 280. Même McDonald’s (850 restaurants en Russie) et Coca viennent d’annoncer qu’ils baissaient le rideau, après avoir pourtant tenu le discours inverse ces derniers jours. Du côté des mauvais élèves, les chercheurs de Yale placent le groupe hôtelier Accor (55 implantations en Russie), comme les géants Pepsi ou Nestlé. Une position qui va être difficilement tenable car la double pression des gouvernants et des consommateurs risque de s’accroitre à mesure que la guerre va s’étendre. Ce qui pourrait aussi forcer les groupes français qui ont pris des décisions a minima, comme Renault (fermeture de 4 jours de ses usines) ou Danone (suspension de ses nouveaux investissements), d’affirmer des engagements plus forts. Dans une tribune sur Fortune, le professeur Jeffrey Sonnefeld de Yale fait le lien avec les 200 multinationales qui ont décidé de quitter l’Afrique du sud dans les années 80 pour protester contre l’Apartheid. Etre une entreprise moderne, avec des valeurs fortes, cela signifie, dans un moment historique comme celui que nous vivons depuis dix jours, de savoir se placer du bon côté de l’histoire.

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