Edito

En réponse à cette injonction au changement, qui avait déjà profité à Emmanuel Macron en 2017, les candidats 2022 ont répondu par le marketing.

Dans ce cru 2022, cette vieille antienne de bistrot, « il faut renouveler la classe politique », a trouvé encore plus d’échos que d’habitude. Comme si cette succession de crises ultraviolentes (Gilets jaunes, Covid-19, guerre en Ukraine…) imposait plus que jamais de repartir avec du sang neuf. De la même manière que l’on peut associer injustement un(e) ex-amoureux(se) à une série d’événements tragiques, dont ils ne peuvent objectivement être responsables. En réponse à cette injonction au changement, qui avait déjà profité à Emmanuel Macron en 2017, les candidats 2022 ont répondu par le marketing, comme l’analyse très bien Corinne Bessis, directrice de l’agence-conseil en naming éponyme : « Il est frappant de constater que les cinq noms des partis des candidats les mieux placés à la prochaine élection présidentielle sont tous des noms nouveaux, datant de moins de sept ans. Emmanuel Macron: La République En Marche! (2018), issu de En Marche! (2016) ; Marine Le Pen: Rassemblement National (2018); Éric Zemmour: Reconquête! (2021); Valérie Pécresse: Les Républicains (2015) ; Jean-Luc Mélenchon: La France Insoumise (2016). » La République En Marche ! et Reconquête ! misent sur le mouvement, avec un point d’exclamation, comme pour accentuer cet élan. Jean-Luc Mélenchon, lui, est allé puiser dans l’idéal contestataire français pour baptiser son mouvement La France Insoumise en 2016. Une vraie vista, vu les cinq années troublées que l’on vient de traverser. Une hype qui pousse même le candidat insoumis à clamer : « J'ai été condamné par la justice pour rébellion, c'est une décoration. » Un storytelling parfait !

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