Événementiel
En dépit des reports successifs du décollage, le dispositif événementiel digital mis en place avec l’agence Win-Win pour le lancement de la fusée Ariane-5 ouvre des perspectives neuves.

Samedi 15 août, 19h04, heure locale en Guyane. Après trois reports consécutifs, la fusée Ariane-5, chargée de mettre en orbite deux satellites de télécommunications et un ravitailleur, s’arrache du sol et décolle enfin de Kourou. Initialement programmée le 28 juillet, cette première pour Arianespace depuis le gel des activités décrété mi-mars en raison du coronavirus, se sera fait désirer. Repoussé une première fois au 31 juillet, le lancement avait dû être interrompu ce jour-là 2 minutes et 14 secondes seulement avant le décollage. « Les imprévus et les reports font partie du quotidien dans le secteur spatial », assure à toutes fins utiles Gregory Gavroy, directeur de la communication et de la marque d’Arianespace, chargée de la commercialisation des lancements de fusées européens. Mais si ce faux départ a été largement relayé par les médias, ce que peu savent, c’est qu’un autre lancement avait parallèlement lieu fin juillet. Celui d’un dispositif événementiel digital mis en place par l’agence Win-Win pour offrir un accès aux premières loges à ce lancement très attendu. « En raison de la crise sanitaire, il est rapidement apparu que nous ne pourrions pas accueillir les VIP sur place comme d’ordinaire, en particulier nos invités américains et japonais pour qui tout déplacement était proscrit », recontextualise-t-il. D’où l’idée de « faire venir Kourou à eux ». Une mission ambitieuse confiée à l’agence de marketing expérientiel Win-Win et à son offre e-live, développée pour répondre aux conséquences de la pandémie et aux besoins subséquents de ses clients.

Nombre d'invités limité

« En à peine un mois, l’agence a développé, en cocréation avec Arianespace, une plateforme digitale et des univers modélisés en 3D pour plonger les invités au cœur de la base de lancement, à travers différents lieux et temps forts de l’événement : tunnel d’arrivée sous le lanceur, pas de tir, auditoriums de présentations et même salle de contrôle », développe Christophe Cousin, président de Win-Win. Au menu également, des salons privatifs aux niveaux d’accès différenciés, des discours personnalisés, des interventions de spécialistes ou encore des briefings de mission. « Outre le volet networking, tout a été fait pour que le dispositif LaunchXP permette aux clients, partenaires et prospects de retrouver cette atmosphère privilégiée », appuie Gregory Gavroy, soulignant les potentialités d’un tel dispositif, articulé pour l’occasion autour d’un format de deux heures incluant 45 minutes de séquence de vol. « Dans la mesure où il s’agissait d’une première, le nombre d’invités a été volontairement restreint à quelques centaines. Et même si l’événement a été bouleversé par la force des choses, le dispositif a rempli sa mission », estime-t-il. De là à voir l’opérateur européen, qui fête ses 40 ans, pérenniser ce format voire l’ouvrir au grand public ? « Cela fait partie des pistes de réflexion. Faut-il passer d’une logique d’image à une logique marketing ? Il y a probablement une logique complémentaire à trouver, qui ne doit pas pour autant desservir nos partenaires, institutionnels notamment », conclut ce dernier. Autant dire que le prochain e-lancement sera scruté de près.

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