Talent à suivre

Co-auteur de la pochette du dernier album des Red Hot Chili Peppers, Julien Marmar consacre son quotidien à sa passion première : le dessin.

Bercé par la culture dès son plus jeune âge, Julien Marmar n’a pas hésité longtemps avant de savoir qu’il ferait du dessin. « Quand j’étais petit, je voulais faire père Noël, dit-il en souriant, puis très rapidement j’ai eu envie de me tourner vers la bande dessinée. » À 20 ans, le Lyonnais s’en va pour d’autres horizons en passant par Marseille, Strasbourg et les Beaux-Arts d’Aix-en-Provence. Entre-temps, sa passion pour la BD s’élargit et il tombe amoureux d’autres pratiques : « J’ai une formation d’art contemporain, j’ai fait beaucoup de peinture et de céramique. » Son style est particulier, mais pas « psychédélique », il aime traiter l’image de façon « plus réfléchie ». Huit années s’écoulent, où il continue à développer son art en se faisant exposer à New York, Venise, ou encore Barcelone. Il finit par poser ses bagages dans le 18e arrondissement de Paris avec son atelier.

En 2021, il reçoit une commande du label Eva Records basé à Los Angeles pour réaliser le dessin animé d’un clip. Il ignore que c'est Marcia Pinna, la compagne de John Frusciante, guitariste des Red Hot Chili Peppers, qui est derrière cette demande sous le pseudonyme d’Aura T. « Avec Thami – un ami dessinateur et auteur du clip , on ignorait que ça allait prendre une tout autre dimension. Le projet est sorti avec un an de retard et je commençais à m’agacer. Elle temporisait en nous disant qu’elle allait faire jouer son réseau », explique-t-il. Au fil des discussions, Thami et lui vont être contactés pour concevoir le clip Poster Child du groupe, sous l’impulsion de la fondatrice du label. « On a quasiment refusé puisqu’on avait un délai d’un mois, pour une vidéo de cinq minutes. On a bossé comme des fous, ça représente 1 500 dessins par personne. » 

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Suite à ce premier contact, Warner les sollicite sur un autre projet : celui de dessiner la pochette du dernier album des RHCP : Return Of the Dream Canteen, sorti le 14 octobre dernier. « C’était super intéressant parce que ça change de ce qu’on a l’habitude de faire. John Frusciante nous avait écrit un poème pour donner ses idées sur l’album. Cela nous a pris une bonne partie de l’année dernière, et qui demandait beaucoup d’allers-retours », répond-il naturellement. Alors qu’il a travaillé avec ce groupe emblématique, Julien Marmar garde les pieds sur terre. « Je ne réalise pas encore, et je pense que c’est très bien comme ça. On ne peut pas s’habituer, car ce genre d’opportunités n’arrive pas plusieurs fois dans une vie. » 

Dans un tout autre domaine, il collabore avec la marque Supreme pour créer quelques pièces, une possible autre voie à développer pour lui. « J’aimerais bien créer des vêtements sans forcément produire une marque. » Dans cette continuité, il aimerait peut-être plus tard se « recycler en faisant de la direction artistique », mais d’ici là, le dessinateur compte poursuivre la réalisation d’autres pochettes d’album pour ses amis en qui il croit, en continuant à composer des œuvres influencées par des artistes qui l’inspirent comme Robert Crum, Claude Ponti, Hervé Di Rosa et bien d’autres.

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